De leurs épées, ils forgeront des socs

 Dans Christ Seul, Stimuler

Chemin de paix_daniel goldschmidt

Longtemps après la guerre du Viêt Nam, les conséquences du largage de bombes à sous-munitions se font sentir. Le recyclage de ces bombes est signe d’espérance…

Le prophète ne croyait pas si bien dire ! Les habitants des provinces du Laos victimes « collatérales » des bombes américaines pendant la dernière guerre du Viêt Nam l’ont pris au mot : les éclats des bombes sont très appréciés et le métal se recycle en engins agricoles divers dans les villages, par exemple le long de la piste Ho Chi Minh que nous avons pu parcourir au début du mois de novembre 2014. Cette économie du recyclage comporte, on s’en doute, de sérieux risques quand des enfants ou des adultes peu avertis s’attaquent à des engins non explosés : près du tiers du total.

Deux millions de tonnes de bombes

Quelques jours plus tard, nous atteignons la capitale Vientiane et visitons le centre COPE, sorte de musée sur les conséquences du scandale s’il en est : le largage de plus de deux millions de tonnes de bombes et mines sur le Laos de 1966 à 1975, alors qu’aucune guerre n’y a été déclarée et que le pays est neutre. Le sol de plusieurs provinces se retrouve ainsi truffé d’innombrables bombes, dont une bonne part « à sous-munitions » : chacune condamne l’accès à une surface de plusieurs centaines de mètres carrés pour des décennies après le conflit. Lorsque des bombardiers ne pouvaient se décharger sur le Nord Viêt Nam, ils relâchaient leurs engins de mort sur le Laos avant de rejoindre leur base en Thaïlande, sinon l’atterrissage aurait été « trop dangereux » ! Bien après la fin de la guerre en 1975, des centaines de villages ont ainsi été pris en tenaille entre cette crainte de perdre ou de mutiler un membre de leur famille, ou alors de mourir de faim. Par plusieurs films, le musée donne la parole à ces familles meurtries à jamais.

Interdiction des bombes à sous-munition

Dans les années 80-90, le Mennonite Central Committee a été la cheville ouvrière qui a permis à une organisation internationale de déminage (Mines Advisory Group) d’intervenir. Un ancien pilote raconte dans l’un des films comment il a été pris de remords et est revenu au Laos apporter de l’aide à ces familles. Ces initiatives nombreuses ne remplacent pas l’application de l’accord arraché à Ottawa en 1997 à un groupe de pays signataires qui s’engagent à supprimer la fabrication des mines et bombes à sous-munitions et de prendre en charge les catastrophes qu’ils ont causées dans les populations civiles.
Cette visite nous marque pour le restant de la journée. Nous sommes reconnaissants pour ce qui a pu être réalisé In the Name of Christ, au nom de Christ, dans ce pays communiste. Peut-être cela corrigera-t-il un peu les conséquences de la folie des pays occidentaux « chrétiens » pendant la guerre froide au premier rang desquels les états-Unis ? Et quelle leçon tirer de l’histoire dans la lutte actuelle contre l’islamisme qui a remplacé le communisme comme épouvantail ?

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