C comme Création

 Dans Christ Seul

Le souci pour la création apparaît comme une préoccupation récente chez les chrétiens. Comme si les risques liés à la pollution et au réchauffement climatique leur faisaient subitement prendre conscience de l’importance du respect de notre univers. On redécouvre – parfois tragiquement – que l’avenir de l’être humain reste lié à son environnement.

DE FRANÇOIS À FRANÇOIS

En fait, il s’est toujours trouvé des témoins pour réveiller la conscience chrétienne, et la ramener à une harmonie avec le monde créé : François d’Assise, Séraphin de Sarov, Albert Schweitzer… Le pape François, dans son encyclique Laudato Si’, a rappelé le lien entre la foi chrétienne et l’écologie : nous avons la « vocation de protecteurs de l’oeuvre de Dieu » (§ 217). La tradition anabaptiste d’une vie simple, agricole, soulignait la qualité spirituelle d’une existence proche de la nature.

DANS LA BIBLE

Les premières pages de la Bible révèlent la volonté créatrice de Dieu, la beauté de son oeuvre, sa gestion confi ée aux humains (Gn 1-2). L’Écriture n’est pas insensible à la souff rance animale : « Tu ne muselleras pas le boeuf quand il foule le blé. » (Dt 25.4). Le psalmiste s’émerveille : « Seigneur, tu sauves hommes et bêtes ! » (Ps 36.7). Jésus aff irme que pas un moineau n’est oublié de Dieu (Lc 12.6). Et le prophète annonce un monde nouveau où la création vivra dans la paix : « Le loup habitera avec l’agneau… Il ne se fera ni mal, ni destruction sur toute ma montagne sainte. » (Es 11.6-9) L’apôtre Paul inscrit le renouvellement de la création dans la perspective du salut : elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu (Rm 8.21). En Christ, l’homme est uni à la souffrance du monde. Menno Simons affectionnait ce verset : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. »(2 Co 5.17). Celui qui s’engage à la suite du Seigneur devient enfant de Dieu, porteur en ce monde de la vie du Créateur.

EXIGENCE ETHIQUE

Rien de ce qui touche à la création ne saurait donc lui être indifférent. Nous prenons conscience aujourd’hui que le respect de l’environnement est une exigence éthique. Il a aussi une dimension spirituelle pour les disciples de Celui qui est « la résurrection et la vie » (Jn 11.25). Toute off ense à la Création insulte leur être le plus profond, l’Esprit du Créateur dont ils sont devenus la demeure (1 Co 3.16 ; 6.19).

« La création entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement. » (Rm 8.22)

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