L’EGLISE QUE VOULAIT JESUS

 Dans Christ Seul, Stimuler

L’église selon l’intention de Dieu est missionnaire dans sa nature.Du coup, les critères pour « être Eglise » selon ce que voulait Jésus sont importants ! Réflexion.

Certains théologiens libéraux ont affirmé que « Jésus avait annoncé le Royaume et… c’est l’église qui est venue ! » Comment s’assurer que les communautés chrétiennes prolongent bien la compréhension que Jésus avait du règne de Dieu ? Gerhard Lohfink , théologien allemand spécialiste du Nouveau Testament, propose à notre méditation les critères suivants.

Critères

1. Tous les membres deviennent porteurs de l’Esprit, accomplissement de la prophétie de Joël. Cette expérience détruit les barrières sociales : « Dans la nouvelle ordonnance du Royaume de Dieu […], on ne saurait plus mettre les femmes à l’écart, pas plus que les pauvres, ceux qui ont échoué ou les enfants. » (p. 100). Par exemple, les nouveaux rôles (prophétesse, femme apôtre), assumés par des femmes, apportent un clair démenti à ceux qui veulent faire de l’apôtre un misogyne.

2. La solidarité qui caractérise cette première communauté chrétienne est dénotée par l’usage surabondant de l’expression « les uns les autres » (« édifiez vous les uns les autres », 1 Th 5.11). L’auteur déplore que « nous considérions comme normal, et même voulu de Dieu, la réalité de nos grandes paroisses anonymes, bien administrées, mais où vivre la réciprocité néo-testamentaire devient impossible » (p. 112). L’avertissement mutuel, selon 1 Th 5.14, est « un des indices les plus sûrs de l’existence d’une véritable communauté »
(p. 113).

3. « Au départ, […] les communautés chrétiennes offrent des lieux où la fraternité chrétienne peut se réaliser concrètement. » (p. 115). Un terme résume cet esprit communautaire, c’est celui d’agapè. Si la dimension universelle de l’amour du prochain remonte à Jésus lui-même (la parabole du Bon Samaritain), les moyens de communication modernes donnent un écho particulier à ce besoin d’aide au travers du monde entier.

4. Jésus a laissé en héritage une pratique désarçonnante de l’autorité, qui accueille la vulnérabilité. Cette renonciation au pouvoir est le critère d’authenticité du peuple de Dieu. Paul par exemple exerce son autorité apostolique non sur la base de la domination ou de la dépendance, mais de l’encouragement fraternel et de l’argumentation, ce qui le place en position de faiblesse. « L’église doit sans cesse décider entre la sécurité de la servitude et le risque de la liberté. » (p.117)

5. « La Bible comprend toujours le peuple de Dieu comme société alternative. » (p.130). Il ne s’agit là ni d’un état ni d’une communauté repliée sur elle-même, mais de cet Israël mis à part, aimé sans raison par Dieu et appelé à vivre en contraste avec les peuples environnants. Le renoncement à toute violence ou au pouvoir est un exemple de comportement en réponse à la prédication de Jésus qui aura des effets sociaux concrets et de grande portée.

Notre Eglise est-elle une institution humaine de plus ou vit-elle les valeurs du Royaume proposé par son Maître ?

[titre]Pour aller plus loin…[/titre]Gerhard Lohfink, L’église que voulait Jésus, Cerf, 1985

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