Des rituels pour faire le deuil

 Dans Christ Seul, Stimuler

En quoi des rituels sont-ils utiles pour vivre un deuil ? Alors que l’on cherche souvent à cacher la mort, des rituels peuvent aider à exprimer la peine et à franchir les étapes du deuil.Réflexions d’une psychologue et témoignage.

« Le travail de deuil est inconscient. La volonté n’y est pour rien. C’est un long travail de renoncement, un long travail de séparation. C’est parce que nous sommes capables de faire ce travail que nous nous transformons, gardant en nous les traces de l’absence » (Charlotte Herfray).
Dans la Bible, nous trouvons peu de références sur ce sujet. Nous y apprenons la mort de personnes plus ou moins connues avec des funérailles plus ou moins importantes, où famille, amis et peuple mènent le deuil, mais sans plus de détails.
La Bible est discrète sur tout ce qui touche à la mort et au deuil. Il est question de pleurs, de lamentations, de grands cris, de chants funèbres, de cortèges, d’embaumements, de vêtements de deuils, de temps de deuils…
Les rituels varient suivant les cultures, les coutumes et les époques. Ils témoignent qu’on ne disparaît pas de ce monde dans l’indifférence.

[c][b]BUTS[/c][/b]Autrefois, le deuil faisait partie du quotidien. Les rituels étaient nombreux : arrêt de la pendule, veillée du mort, cortège funéraire, cérémonie religieuse, repas mortuaire, vêtements de deuils. Ces rituels permettaient de s’imprégner de la réalité de la mort, d’exprimer et d’extérioriser sa douleur par des actions concrètes, collectives, et ainsi de lui donner un sens. Ils avaient pour but de rendre hommage au mort, de soutenir les endeuillés en leur témoignant de la solidarité. La famille pouvait se sentir soutenue et entourée dans ces moments de séparation. En effet, nous savons maintenant que les rituels sont nécessaires pour donner un sens symbolique à la séparation. Ils permettent aux membres de la famille d’appréhender leur nouvelle place hiérarchique.
La participation d’une manière adaptée des enfants aux rituels les aide à s’inscrire dans l’histoire familiale, à respecter la mort, à exprimer ce qu’ils ressentent en disant au revoir à leur manière (chant, dessin, poème…).
Evoquer le disparu est une façon de prolonger sa présence chez l’endeuillé et d’atténuer son chagrin. Les propos quelquefois idéalisés sont une façon de lutter contre les sentiments de culpabilité qui inévitablement émergent.
Pendant de nombreuses années, la mort a été cachée. « On ne meurt plus, on disparaît ». Les repères culturels, sociaux et religieux au travers des rituels se sont raréfiés, majorant le vide, la solitude et la douleur face à la séparation.

[c][b]INVENTIVITÉ[/c][/b]Aujourd’hui, les entreprises de pompes funèbres prennent le mourir en charge. Des services, rendus aussi par l’Eglise, se multiplient afin d’aider les familles en deuil. On réapprend à dire adieu.
Il ne s’agit pas de reproduire les rituels d’antan qui n’auraient pas forcément du sens aujourd’hui, mais de réfléchir à leurs fonctions et ainsi être d’inventifs pour mieux vivre la séparation.
Il y a un temps pour toute chose, un temps pour pleurer, un temps pour lâcher l’idéalisation, la colère et la révolte, un temps pour se séparer et permettre un réinvestissement de la vie.
« Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui sont décédés, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont point d’espérance… Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles » (1 Th 4.13-18)..

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