BONNES ET MAUVAISES RAISONS DE CROIRE

 Dans Christ Seul, Stimuler

Le philosophe Friedrich Nietzsche était un virulent critique de la religion et du christianisme. Qu’en penser et qu’en apprendre peut-être ?Eléments de réflexion avec un professeur de philosophie.

Le philosophe Friedrich Nietzsche était un virulent critique de la religion et du christianisme. Qu’en penser et qu’en apprendre peut-être ?Eléments de réflexion avec un professeur de philosophie.

La rencontre avec la philosophie de Nietzsche est toujours un choc considérable. Sa pensée inflige une blessure profonde à tous ceux qui acceptent de s’y exposer.
Il est bon de se laisser déstabiliser et malmener par lui ; bon aussi de savoir lui résister. Car il y a deux manières de se tromper, en lisant Nietzsche : soit de ne pas le prendre au sérieux, soit de se laisser subjuguer par lui. Comme tout vrai maître, Nietzsche voulait ne pas avoir de disciples. Alors sachons être des lecteurs attentifs sans devenir des disciples.

Soupçons envers la religion

Les soupçons de Nietzsche à l’égard de la religion sont terribles. Il pense que le croyant se tourne vers Dieu par peur de la vie, par impuissance, par esprit de vengeance, par manque de courage, par résignation. Pour Nietzsche, il y a, à l’origine de la foi, une volonté faible et honteuse d’elle-même qui espère trouver en Dieu une force qu’elle n’a pas le courage de chercher en elle-même ou une fierté qui lui manque. Le grand moteur de la croyance serait ainsi le ressentiment. On dit vouloir pardonner à ses ennemis parce qu’on n’a pas la force de les affronter. On dit que tout homme est pécheur parce qu’on veut salir les autres et soi-même. On fait de l’humilité une vertu parce qu’on se sent humilié.
A l’origine de la religion, il y a une volonté dont la motivation secrète est inavouable. Ce motif est l’esprit de vengeance. Si la religion a pu être, à travers les siècles, un formidable instrument d’oppression des consciences, c’est parce qu’elle veut pénétrer le cœur de l’homme pour obtenir sa soumission par la culpabilisation.

Soupçons envers les soupçons

Que répondre face à ces soupçons ? Comment les soupçonner à leur tour ?
D’un côté, il est bon de prendre au sérieux une invitation à interroger les raisons troubles et douteuses de croire. L’athéisme peut être purificateur pour la foi chaque fois qu’il l’oblige à se livrer à un examen de conscience.
Mais d’un autre côté, il est faux que tout croyant soit animé par un tel ressentiment et une telle volonté de puissance. Les grands croyants furent-ils non-violents par peur des puissants, sévères à l’égard des riches parce qu’ils étaient pauvres, obsédés par le péché parce qu’ils avaient honte d’eux-mêmes ou voulaient prendre une revanche ?
La foi authentique ne ressemble pas à la caricature qu’en propose la philosophie de Nietzsche. Des grands hommes de foi ont montré par leur courage et par leur bonté que l’esprit qui les animait était celui de l’amour.
Est-ce là l’esprit qui nous anime lorsque nous disons croire en Dieu ? Laissons Nietzsche nous poser cette question.

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