DEUXIEME EDITION DE ‘ PROTESTANTS EN FÊTE’

 Dans Christ Seul, Explorer

Le Palais Omnisports de Bercy, transformé en Eglise géante, a été l’épicentre, du vendredi 27 au dimanche 29 septembre avec près de 30 000 visiteurs, du plus grand rassemblement protestant à Paris depuis le XVIe siècle, avec 180 animations proposées en 55 endroits disséminés dans Paris comme le protestantisme lui-même l’est dans notre société. 

Après le succès du premier rendez-vous à Strasbourg en 2009, le choix de la capitale s’est imposé naturellement pour ce second rassemblement inter-générationnel, dédié au dialogue et à la rencontre entre protestants de toutes sensibilités, venus de toutes régions du pays, chrétiens de diverses Eglises, mais aussi sympathisants en recherche des valeurs de solidarité et de partage.

La composition actuelle du protestantisme français montre l’Île-de-France comme la région comptant désormais le plus de protestants. Environ 400 000 y sont rattachés à près de 500 paroisses locales, plus de 70 œuvres et associations interviennent sans relâche dans différents domaines, médical, social, accueil d’urgence, humanitaire, culturel et bien sûr cultuel. Du reste, le protestantisme est en progression constante dans l’ensemble du pays avec la création d’une Eglise tous les dix jours  !

PAS D’ENTRE SOI

Lors de l’ouverture de ces journées, le président sortant de la Fédération protestante de France (FPF), le pasteur Claude Baty, a souligné que « notre fête n’est pas un rassemblement entre soi. C’est la volonté de toutes nos associations de servir, de témoigner en entrant en dialogue. Le protestantisme fait aujourd’hui partie du pays », a-t-il déclaré, affirmant la volonté que celui-ci soit reconnu à part entière dans la société. Son successeur à la présidence du conseil de la FPF, le pasteur François Clavairoly, de l’Eglise protestante unie de France (EPUF), souhaite dans le même sens une meilleure visibilité des protestants en France , notamment en montrant que des Eglises très diverses peuvent témoigner ensemble «  d’une foi décontractée, tranquillement assumée  ». Ce dernier s’est spécialement adressé aux mennonites de France, en affirmant que «  Les mennonites ont toute leur place dans la famille protestante. Co-auteurs de la Réforme, ils sont chez eux  parmi nous. » C’est d’ailleurs avec ces mots qu’il a clôturé l’ultime conférence de presse de ces journées. Théologien, homme de dialogue, François Clavairoly, 56 ans, est attaché à la dimension œcuménique des relations entre les différentes Eglises chrétiennes et au développement de partenariat religieux. Ancien président de la commission des relations de la Fédération protestante de France avec le judaïsme, ancien responsable au sein de l’aumônerie des prisons et participant à des groupes de réflexion sur divers sujets de société, il est acteur confirmé de la vie fédérative. Il a été en particulier coordinateur du dossier Surmonter la violence, préparé pour les Assises de la FPF en 2004, contribution à la décennie Vaincre la violence, initiée par le Conseil œcuménique des Eglises. Un interlocuteur tout désigné pour le directeur du Centre Mennonite de Paris, Neal Blough* qui, dans ses travaux d’ouverture et d’apaisement, salue en l’ événement « Protestants en fête » une belle rencontre des familles protestantes quand elles parviennent à travailler ensemble.

AFFLUENCE

Ces journées sont donc l’expression concrète d’efforts importants pour renouveler l’image du protestantisme, plus universelle et multicolore, plus diverse que divisée. Et ça marche  ! A titre d’indice, on a pu constater le succès spectaculaire, entre autres, des visites guidées du Paris protestant, menées et commentées par Françoise Boulaya, les pasteurs Vincent Hubac et Denis Heller. Au départ de l’Eglise de Saint-Germain-des-prés, le samedi 28, de 10 heures jusqu’à 17 heures, se sont succédés les départs de parcours à la découverte de lieux de mémoire comme la rue Visconti, où se déroula le premier synode au sein de la première Eglise protestante clandestine à Paris, le pont des Arts, la Cour Carrée du Louvre avec ses statues de Jean Goujon, l’Oratoire du Louvre, le temple des Billettes rue des Archives, la Fontaine des Innocents ou encore la rue de la Ferronnerie où tomba Henri IV. Quand les organisateurs s’attendaient à 20 personnes par groupe, il s’en est présenté par vagues de 100, avec une large proportion de non-protestants, ou non-croyants. Oui, les temps changent. Ces journées ont été largement évoquées dans les médias, y compris catholiques.

PLETHORE DE POSSIBILITES

La question pour les visiteurs était de faire leur choix dans la multitude de propositions, les 46 débats, les 40 concerts, les expositions et tables rondes, conférences et visites guidées, les cinq villages avec leurs 350 exposants, les 50 églises, mouvements et institutions, les représentations théâtrales et les soirées. Il était souhaitable d’avoir préparé son parcours en amont, tant l‘offre était vaste et variée, grâce au programme complet disponible en ligne sur le site Internet de la Fédération protestante de France, organisatrice de ces journées. La prochaine édition de « Protestants en fête » aura lieu en 2017 à Lyon, première ville à accueillir l’Evangile et lieu de martyre des premiers chrétiens en France.

LES MOMENTS FORTS

La cérémonie d’inauguration à l’Hôtel de ville, jeudi 26 septembre à l’invitation du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, avec une intervention de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur et également un discours remarqué de la fervente Leymah Gbowee, luthérienne et prix Nobel de la paix 2011, à l’origine du mouvement pacifiste qui contribua à faire cesser la guerre civile qui déchira le Libéria de 1999 à 2003.

La soirée spectacle au Palais Omnisports de Paris-Bercy, samedi 28 avec Manu Dibango, Peter Bannister, Matt Marvane, parmi les nombreux artistes programmés pour quatre heures de musique et d’humour devant près de 9 000 spectateurs.

Le grand culte, moment inoubliable organisé dans ce même lieu le dimanche 29, 12 000 participants dans les tribunes, avec les pasteurs Gilles Daudé (Eglise protestante unie de France), Samuel Rodriguez (Eglise évangélique du Réveil), Marianne Prigent (Union des Eglises protestantes d’Alsace et de Lorraine) et Claude Baty (président sortant de la Fédération protestante de France), sœur Anne (diaconesse de Reuilly), le comédien Roland Giraud. Les cantiques, classiques et gospel, ont été entonnés avec enthousiasme par la foule, portés par une chorale géante de 1 050 choristes dont 17 chanteurs de l’Eglise évangélique mennonite de Châtenay-Malabry, 25 instrumentistes et la fanfare de l’Armée du Salut, le tout dirigé par John Featherstone. Un moment d’une puissance rare ! Comme l’a dit le pasteur Gilles Daudé, lors de ce culte, « Les protestants ne sont pas cacophoniques ». En effet, ce jour-là, ils étaient merveilleusement harmonisés, réunis par leur foi commune. Nous noterons que les producteurs de France Télévision ont naturellement bousculé la grille des programmes pour permettre la retransmission Eurovision en direct de ces moments de culte à la place de la messe sur France 2.

Ces journées ont été accompagnées par l’édition unique d’un journal gratuit intitulé Regards protestants, publié à 120 000 exemplaires et distribué en plusieurs points de la ville. Projet réalisé en commun par les rédactions de Christianisme Aujourd’hui, Croire et Vivre, Ensemble, Le Nouveau Messager, Le Protestant de l’Ouest, Le Ralliement Protestant, Réforme et Regards protestants, initié et mené avec succès par Christian Willi, afin de promouvoir la richesse plurielle du protestantisme et faire rayonner l’espérance dans une action collective.

Ne pas oublier d
e consulter et signer le Manifeste pour l’espérance sur
www.protestantsenfete2013.org, car espérer ne saurait être un engagement solitaire. Aujourd’hui, l’humanité entière est notre partenaire, la terre entière notre jardin. Il faut passer du fugace occasionnel au durable, du tribal au global pour « la guérison des nations », comme l’annonce le livre de l’Apocalypse. Nous le pouvons  !

Note
* Neal Blough, directeur du Centre Mennonite de Paris, professeur d’histoire de l’Eglise à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine et auteur de «  Mennonites d’hier et d’aujourd’hui  », publié par les Editions Mennonites en 2009.

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