Nouvelles pauvretés et action des Chrétiens

 Dans Christ Seul, Stimuler

La fragilisation sociale et économique guette des personnes et des familles. D’autres sont touchées de plein fouet par le chômage. Bref, la pauvreté augmente, aussi en France. Regard large du sociologue et témoignage d’une action de solidarité.

L’évolution actuelle de la pauvreté dans le monde est plus paradoxale qu’on ne le croit.

Inégalités entre pays

L’essentiel des inégalités relève des inégalités entre pays : aucun pays ne présente, en son sein, des inégalités du même niveau que ce qui existe, au niveau mondial, d’un pays à l’autre. Mais, de ce point de vue, la situation s’améliore depuis une vingtaine d’années : les écarts dans l’accès à l’eau potable, à l’éducation et donc, les écarts d’espérance de vie entre pays diminuent, même s’ils restent énormes. Les taux de croissance des pays riches sont plus faibles que ceux des pays en développement et la crise actuelle ne contredit pas cette tendance.
Cela montre, soit dit en passant, que les objectifs que le Défi Michée rappelle année après année ne relèvent pas de l’utopie, mais qu’ils sont à portée de main. Divers facteurs rendent ce début de convergence possible, au nombre desquels les campagnes internationales d’opinion, l’action des ONG sur le terrain, la transition démocratique progressive dans de nombreux pays, la lutte contre la corruption, etc.
Inégalités dans un pays
Aux débuts de la révolution industrielle, les inégalités les plus fortes opposaient les groupes sociaux les uns aux autres, à l’intérieur d’un même pays. Va-t-on revenir à une situation de ce type ? On n’y est pas encore, mais il est vrai que les inégalités se creusent, à l’intérieur de chaque pays, autant parce que la pauvreté se répand, que parce que les plus riches ont tendance à devenir très riches.

« Capabilité »

Que faire dans un tel contexte ?
Au niveau des pays pauvres, les actions les plus efficaces ont été celles qui ont permis aux populations elles-mêmes de se prendre en charge. Amartya Sen a résumé cela sous le mot de « capabilité » (on a renoncé à réellement traduire ce mot anglais qui, à la base, veut dire aptitude ou capacité). L’accès à l’éducation ou à l’eau potable est de cet ordre. Au-delà d’une aide d’urgence, qui aide à survivre, il est important de mettre le plus grand nombre possible de personnes en mesure de développer une activité qui leur permet de vivre. C’est là que les politiques de redistribution prennent tout leur sens : dégager des moyens pour permettre à ceux qui sont dans la misère de construire un projet de vie.
C’est d’ailleurs là-dessus qu’achoppent, aujourd’hui, les politiques sociales dans les pays riches : elles assurent la survie (et c’est essentiel), mais elles ne dotent pas vraiment les populations le plus en difficulté de moyens pour accéder à un emploi, prendre leur place dans la cité et sortir de la précarité qui paralyse.

Appel aux chrétiens

Les entreprises d’insertion, pour ne prendre qu’un exemple, permettent de répondre à un tel défi, mais elles supposent un fort investissement de la part de leurs promoteurs. On est, aujourd’hui, en déficit de tels promoteurs. Est-ce un appel pour les chrétiens ? Assurément. J’ai tendance à rapprocher ce type d’investissement du don de guérison : c’est ce qui permet à des personnes en rupture d’appartenance et de reconnaissance (les lépreux d’aujourd’hui) de retrouver une place dans la vie sociale.

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