PACIFIQUES OU VIOLENTS ?

 Dans Christ Seul, Stimuler

Certains versets de la Bible ne sont pas simples à comprendre ou semblent s’opposer par exemple à l’appel à ne pas faire usage de violence. Illustration.

Certains versets de la Bible ne sont pas simples à comprendre ou semblent s’opposer par exemple à l’appel à ne pas faire usage de violence. Illustration.

Jésus affirme : « Depuis l’époque où Jean-Baptiste a paru jusqu’à cette heure, le royaume des cieux se force un passage avec violence, et ce sont les violents qui s’en emparent » (Mt 11. 12, version Semeur ; cf. Lc 16.16). Voilà qui a de quoi déconcerter, si l’on considère la place de la non-violence dans l’enseignement de Jésus (Mt 5.9). Alors, le royaume des cieux est-il pour les violents ou pour les pacifiques ?

CONTEXTE

On notera d’abord que cette affirmation intervient alors que Jésus évoque la place privilégiée de Jean-Baptiste dans la venue de son royaume. Or, ce dernier vient d’être emprisonné et sera bientôt décapité ; il est persécuté, éprouvé dans sa foi et a besoin d’encouragements. Sa situation a donc un lien direct avec la remarque de Jésus.

VIOLENCE SUBIE

Dans cette parole, Jésus souligne par deux fois la violence qui entoure son royaume. Mais de quelle violence parle-t-il ? D’une violence subie ou d’une violence exercée ? La grammaire du texte original, dans la première partie de la phrase, ne permet pas de trancher, mais le contexte nous y aide. Au verset 5, Jésus parle de la venue du Royaume malgré la persécution et évoque aussi le risque de « perdre la foi ».
Le mot traduit par « violents » dans la fin du verset recouvre deux sens : d’une part celui d’hommes violents, d’autre part celui d’hommes forts, énergiques, vigoureux, mais il n’est employé qu’à cet endroit dans la Bible. Quel sens retenir ? L’enseignement de Jésus dans sa globalité exclut que les violents puissent accéder au Royaume des cieux.
En outre, on peut rapprocher ce passage du verset suivant : « Si quelqu’un doit aller en captivité, il ira certainement en captivité. Si quelqu’un doit périr par l’épée, il périra certainement par l’épée. C’est là que ceux qui appartiennent à Dieu doivent faire preuve d’endurance et de foi » (Ap 13.10), ce qui nous ramène au risque de perte de la foi (Mt 11.5).

VIOLENCE ACCEPTÉE

Ainsi, en se fondant sur l’orientation générale du message de Jésus, le contexte particulier de cette parole et le sens possible des mots employés, on pourra proposer cette interprétation : « …le royaume des cieux se fraie un chemin au milieu de la persécution et ce sont ceux dont la foi est pleine de vigueur qui s’en emparent. »
Cette compréhension du texte nous rappelle qu’à l’instar de Jean-Baptiste, notre citoyenneté céleste peut nous conduire à subir des violences et que la seule violence qui vaille est celle que nous nous appliquons à nous-mêmes pour dépasser nos peurs et nos découragements et nous emparer, avec foi, du royaume des cieux.
En agissant ainsi, nous suivons l’exemple du Christ qui a lutté et accepté la violence de la croix pour « donner corps » au royaume de son Père.

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