ARTICLE 20 – LA VÉRITÉ ET LE REFUS DU SERMENT

Nous nous engageons à dire la vérité, à ce que notre oui soit oui et que notre non soit non, et à éviter de prêter serment.

Jésus a enseigné à ses disciples à ne jamais prêter serment mais que leur oui soit oui et leur non soit non¹. On jure ou on prête serment souvent pour garantir la véracité de ses propos, ce qui sous - entendrait que, dans le cas contraire, nous serions moins attentifs à l’authenticité de nos dires. Les disciples de Jésus doivent toujours dire la vérité et, devant la justice, simplement attester que leurs affirmations sont véridiques.
Jésus nous met également en garde contre les serments faits au nom de Dieu dans le but d’essayer de forcer ce dernier à se porter garant du futur². C’est au contraire en Dieu que nous mettons notre confiance pour l’avenir.
Au travers de l’histoire, les hommes ont dû prêter serment d’allégeance à leur gouvernement. En tant que chrétiens, notre obéissance première est envers Dieu³. Lors du baptême, nous nous engageons à rester fidèles au Christ et à la communauté chrétienne, engagement qui surpasse l’obéissance à tout système social et politique.

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Enjeux

• Dans un contexte social où « dire la vérité » n’a que peu de poids, où le discours sert plus à convaincre qu’à autre chose, cet article nous invite à examiner l’authenticité de nos paroles.

• Même si la république laïque ne se sert plus du nom de Dieu pour demander des paroles vraies dans certaines circonstances, cet article nous rappelle que l’engagement chrétien s’applique à tous les domaines de la vie et relativise tout autre engagement.

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Commentaire

I- En termes bibliques, la vérité se rapporte à la fidélité, fidélité dans les faits (dire la vérité) et fidélité dans les relations (être juste et vrai). Dire la vérité dans l’amour au sein de la communauté chrétienne prouve que nous nous engageons à entretenir des relations vraies et à parler un langage conforme à la vérité.

II- L’interprétation biblique présentée ici se situe dans la tradition anabaptiste - mennonite, selon laquelle nous mettons en pratique les paroles de Jésus dans les circonstances suivantes : attester la véracité de nos dires plutôt que jurer devant un tribunal ou d’autres instances juridiques, nous engager à déclarer inconditionnellement la vérité et à n’avoir qu’une parole, refuser de prêter un serment d’allégeance qui irait dans un sens contraire à notre fidélité à Dieu en Christ.

III- Cet enseignement de Jésus s’applique à la vie de famille, d’Église, professionnelle, associative et aux autres engagements que nous prenons.

Notes

1- Mt 5,33 - 37 ; Jc 5,12
2- Mt 5,34 - 36
3- Ac 5,29