Les défis de la bioéthique

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bioethiqueLes 15 et 16 avril 2011 au Centre de Formation et de Rencontre du Bienenberg, une session de la formation  » Les ateliers de la famille «  a été consacrée aux questions actuelles relatives à la bioéthique, avec comme orateur principal Luc Olekhnovitch, pasteur et éthicien spécialisé dans ce domaine. Aperçu.

Dès le premier soir, le cadre biblique est posé : « Dieu est maître de la vie et de la mort » (Dt 32.39). Il donne la vie, interdit le meurtre, commande d’aimer… La vie commence à la fécondation, elle est une continuité de la fécondation à la mort. Mais rapidement, Luc Olekhnovitch, l’orateur principal du week-end, met dans la balance cet avertissement de Jésus qui condamne les pharisiens : « Ils lient de pesants fardeaux et les mettent sur les épaules des hommes, alors qu’eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt.» (Mt 23.4)

La problématique

La médecine moderne propose tant de moyens techniques, qu’il est important de poser des questions essentielles : quel est le statut de l’embryon humain ? La contraception est-elle bonne, mauvaise ou neutre ? Quel est le regard chrétien sur la procréation assistée ? Quels sont les dilemmes des soins néonataux, des diagnostics prénataux ? Que penser des bébés « médicament » ? Quels sont les repères chrétiens au sujet de l’euthanasie ?
Devant de telles questions, nous nous sentons bien petits. Comme l’a même exprimé de façon imagée l’une participante : « ça fait flipper ! »
Ce qui est sous-jacent à toutes ces questions, est la peur de la souffrance, la peur de la mort… Alors qu’au Moyen-Âge, l’être humain avait peur de souffrir dans l’au-delà (l’enfer), aujourd’hui nous avons peur de souffrir dans cette vie. Ce qui fait que progressivement le médecin a remplacé le prêtre, qui venait apporter l’absolution et l’extrême onction. Le médecin est devenu le garant d’une « bonne mort ». Qu’est-ce qu’une bonne mort ? En fait, elle n’existe pas. Aucun médecin, aucune loi ne peut nous épargner la souffrance et la mort. Selon John Wyatt,1 professeur de pédiatrie néo-natale, la peur de la mort conduit à des « extrémités inimaginables et souvent pathétiques ».

De nouveaux faibles
L’espérance chrétienne permet de relativiser l’inacceptable, la mort, et accepter la fin de la vie, même terrible, dans la perspective de ce qui est à venir. Notre espérance ne peut pas reposer sur la science.
La science nous permet d’aller toujours plus loin, et nous ne pouvons que rester humbles et dans la dépendance de Dieu, le Maître et le Créateur. La question qui se pose finalement est plutôt : « comment dois-je être ? » et non « que dois-je faire ? ».
Au cours du week-end, Denis Kennel, animateur théologique au CeFoR Bienenberg, a posé les bases bibliques. Dieu a créé l’être humain à son image. Cette image de Dieu demeure, même chez les êtres les plus brisés par la vie.
Dès l’Ancien Testament, Dieu ordonne de prendre la défense de ceux qui sont sans défense (cf. Dt 10.17-18). Les veuves, orphelins et étrangers d’aujourd’hui pourraient être les nouveau-nés, les enfants handicapés, les personnes atteintes d’Alzheimer, les fœtus, etc.

 

Prendre le temps
L’orateur principal de ces deux jours était Luc Olekhnovitch, pasteur, président de la Commission d’éthique protestante évangélique (CEPE), en France. Par des études de cas concrets, il a su mettre le doigt sur les questions fondamentales qui sous-tendent ces questions difficiles. Il l’a fait avec beaucoup de finesse, sachant qu’il est facile de juger, voire de condamner, des personnes qui sont dans une situation extrêmement difficile à vivre et qui doivent prendre une décision. Et de citer encore John Wyatt : « Ma conviction personnelle forgée par plus de 20 ans d’expérience clinique est qu’il y a pratiquement toujours une meilleure solution à une grossesse non désirée ou anormale que l’avortement. »
En toute situation, il reste important de se donner du temps et de ne pas prendre de décision sous pression : ne pas rester seul, mais savoir se faire entourer par l’Église, demander la sagesse d’En-haut, écouter Dieu et agir avec la force qu’il donne.

Elisabeth Baecher, rédactrice de Perspective, mensuel des Eglises mennonites de Suisse, article repris avec autorisation

Pour aller plus loin
– le site de la CEPE : www.commission-ethique.fr
– le témoignage remarquable d’Anne-Dauphine Julliand, auteur du livre « Deux petits pas sur le sable mouillé » et maman de deux enfants atteints d’une maladie génétique orpheline : www.youtube.com/watch?v=VA5Hq6Owqd4

– deux articles parus dans CHRIST SEUL : Marie, mère (porteuse) de Dieu, par Luc Olekhnovitch ; Des choix qui témoignent de (la) foi, par Marianne Goldschmidt

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