L’édito : Post-chrétienté
L’automne dernier, l’idée de remplacer deux jours fériés « chrétiens » par une fête juive et une fête musulmane avait suscité la polémique en France. On touche là au rapport qu’entretient un pays avec les religions présentes en son sein. Les exemples ne manquent pas indiquant que la place du christianisme est mise en question et bouge (p. 22-23).Dans ce contexte, il est bon de prendre un peu de recul pour comprendre ce qui (nous) arrive. Tout le monde le dit : nous vivons une période de transitions majeures dans beaucoup de domaines. Pour ce qui est de l’Église et du christianisme, leur place et leur rôle dans les pays occidentaux, certains qualifient cette période de « post-chrétienté ». La chrétienté était le régime qui, pendant des siècles, a favorisé l’Église et une culture judéo-chrétienne. En théorie, « Dieu » était la référence (on pourrait demander : quel Dieu ?).
SEPT TRANSITIONS
Stuart Murray, un théologien baptiste dont un livre, Radicalement chrétien !, est récemment paru en français (p. 30), estime que la post-chrétienté inclut les sept transitions suivantes : 1. les Églises et leur parole étaient au centre, elles sont reléguées à la marge ; 2. les chrétiens étaient les plus nombreux dans le passé, ils sont minoritaires ; 3. les chrétiens étaient à l’aise dans la culture ambiante, ils se sentent étrangers ou en exil ; 4. les chrétiens avaient un statut privilégié dans la société, ils forment un groupe comme les autres dans une société pluraliste ; 5. les Églises exerçaient un contrôle social important, elles peuvent seulement témoigner ; 6. les Églises étaient focalisées sur le maintien du statu quo, elles sont en mission dans un contexte d’opposition ; 7. les Églises fonctionnaient comme des institutions, elles doivent redevenir un mouvement chrétien.
COMMENT RÉAGIR ?
Comment réagir à ces transitions ? Elles peuvent faire peur et conduire à défendre une forteresse assiégée. Mais ces transitions peuvent aussi être une opportunité. Opportunité pour que, tout en laissant au « monde » la liberté d’être « monde », l’Église soit davantage Église.C’est tout l’intérêt du livre mentionné ci-dessus que je recommande vivement à chaque lecteur, chaque lectrice. Son auteur estime que les convictions anabaptistes – sans leurs habits culturels mennonites ou amish – sont une ressource très utile dans le contexte de la post-chrétienté. Pour être une Église en mission dans un monde qui change.[b]POUR ALLER PLUS LOIN…[/b]Rendez-vous sur le blog ( voir lien ci-dessous) pour partager vos réactions ou commentaires à la lecture du livre “Radicalement chrétien ! Éléments essentiels de la démarche anabaptiste”.[URL]www.christ-seul.fr/blog/[::]Site de blog-christ-seul[/URL]