Une année de Points chauds!

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Les 30 participants de la formation Points chauds, organisée par le Centre de Formation du Bienenberg à Pulversheim, ont terminé leur première année. Échos d’un participant.

Dialoguer dans le respect et repérer les clés d’interprétation de la Bible, voilà les deux exercices auxquels nous sommes soumis durant les cinq samedis de cette saison 1 de la formation Points chauds.

Pour ce faire, il nous est proposé un sujet, de préférence délicat, d’ordre théologique, biblique ou de société ; ensuite nous écoutons tour à tour (2 x 1 h 20) deux orateurs chevronnés exposer chacun leur position (divergente) sur le thème. À cela, ajoutons deux bonnes heures de débat entre les intervenants et avec nous les participants.

DIALOGUER SUR DES SUJETS CHAUDS

Dialoguer dans le respect ! Toute une façon d’être ! J’avoue que l’exercice n’est pas de tout repos ! Particulièrement lorsque je me sens en désaccord avec l’une des positions. Alors se réveillent en moi des sentiments liés à des tensions qui viennent briser mon besoin d’intégrité et d’harmonie. Ayant été façonné à penser de façon binaire et donc à opposer souvent les choses entre elles, il me semble avoir un handicap de départ !

Mais pas à pas sur ce chemin, je sens de nouvelles choses naître en moi. Comme un sentiment de paix malgré le désaccord. Moins soumis à l’influence de la passion, je me sens plus libre d’écouter avec considération celui avec qui je ne suis pas d’accord. Serait-ce un signe de transformation vers quelque chose de plus réconcilié ?

INTERPRÉTER LA BIBLE

Pour ce qui est des clés d’interprétation de la Bible, il me semble en avoir reconnu au moins deux au cours de ces différents Points chauds. Deux approches qui conduisent généralement à une compréhension et à une application du texte très différentes.

Guillaume Bourin et Marie-Noëlle Yoder, intervenants contre et pour le ministère pastoral féminin, avec des lunettes d’interprétation « croisées » pour la photo. Photo : Rachel Goldschmidt

Guillaume Bourin et Marie-Noëlle Yoder, intervenants contre et pour le ministère pastoral féminin, avec des lunettes d’interprétation « croisées » pour la photo. Photo : Rachel Goldschmidt.

La première approche, que je perçois comme plus statique, lit, étudie et pense le texte biblique de près, de très près, pour y voir sa richesse et sa force, mais ensuite « oublie », ou plutôt manque, de faire un zoom arrière pour considérer l’ensemble du projet de Dieu et la direction vers laquelle il tend. Au risque d’être un peu caricatural : à force d’avoir le nez dans le guidon, mon champ de vision se restreint !

La seconde approche, que je qualifierais de plus dynamique, ose le zoom arrière pour découvrir le mouvement d’ensemble que Dieu donne au monde depuis le début de la création et dont l’axe central est en Christ, un mouvement qui pointe vers un monde nouveau et réconcilié.

Il me semble trouver là une approche davantage marquée par l’espérance et plus féconde qui, à condition de rester centrée sur le Christ, sa vie, son œuvre et son enseignement, m’éloigne de la tristement célèbre guerre des versets (qui me donne d’ailleurs des boutons !) et qui nous projette très souvent, il faut le reconnaître, dans des oppositions stériles.

IMPRESSIONS ET LEÇONS

En cette fin de saison 1, je considère avoir été conforté dans mes convictions dans certaines situations et aussi questionné dans d’autres.

Je remarque que quasiment tous les thèmes de la formation Points chauds sont clivants et conduisent à nous diviser, s’ils sont abordés uniquement à partir de soi-même, son histoire, sa propre compréhension de la vérité, etc. Il nous semble alors devoir défendre quelque chose !

Dois-je vraiment me battre pour ou contre l’homosexualité ? Je dis bien : pour ou contre ! Idem pour l’œcuménisme, le ministère féminin ou tout autre thème ! Le pour et le contre me paraissent être l’un comme l’autre des outils cruels produisant victimes et agresseurs !

J’ai été encouragé à plusieurs reprises durant cette formation, quand certains intervenants ont élevé le débat, non pas pour en relativiser l’enjeu, mais pour le placer sur un plan… (je cherche mes mots !) … plus annonciateur du Royaume à venir, c’est-à-dire un plan où l’on travaille davantage dans le sens de la réconciliation et du changement des mentalités, plutôt qu’au jugement et à la mise à l’index.

La foule qui s’est mobilisée, prête à lapider la femme adultère (Jn 8.1-11), savait qu’elle avait raison ; elle disposait de versets bibliques pour le prouver. Pourtant, Jésus va briser son envoûtement. Jésus va amener chacun à une réflexion individuelle et ainsi sauver une vie, mais aussi permettre à toutes les parties de cheminer vers la transformation. Le jet de pierres ne l’aurait pas permis, seuls l’amour et le pardon le peuvent.

Sur ce chemin de formation et de transformation, je suis heureux. Je ne suis pas seul. Car avec les huit participants de notre assemblée et plus largement en Église, nous construisons conjointe ment un espace de confiance, de dialogue et de restauration qui tend même à modifier un point chaud en un point chaleureux !

POUR ALLER PLUS LOIN…

Programme et intervenants de l’année 2019-2020 à retrouver sur le site du CeFor Bienenberg.

Photo  : Guillaume Bourin et Marie-Noëlle Yoder, intervenants contre et pour le ministère pastoral féminin, avec des lunettes d’interprétation « croisées » pour la photo. Photo : Rachel Goldschmidt

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