Former des artisans de paix dans un monde en guerre

 Dans Christ Seul

Officiellement hébergé à Université de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan (UACA), le CFJP ( Centre de Formation à la Justice et à la Paix) a été lancé en 2017 en lien avec quinze institutions partenaires en Afrique, Europe et Amérique du Nord. Parmi elles, douze sont situées en Afrique subsaharienne.

L’ADN DU PROJET CFJP

Le CFJP a pour but d’offrir aux responsables chrétiens des possibilités de formation académique et pratique portant sur la justice réparatrice, la transformation des conflits et la consolidation de la paix. Il vise à former des artisans de paix qui servent l’Église au sens large tout en étant enracinés dans la théologie, les valeurs et les perspectives anabaptistes. Ces artisans de la paix se concentreront sur un changement holistique à long terme, profondément ancré dans le shalom divin, qui intègre la transformation personnelle, sociale et systémique. La diversité des contextes ministériels, y compris les questions et les besoins particuliers qu’ils suscitent, nous oblige à proposer des outils, des compétences et une expertise contextualisés à l’Église et aux communautés chrétiennes. Finalement, les artisans de paix seront appelés à développer des partenariats au-delà des lignes confessionnelles, institutionnelles, organisationnelles ou culturelles.

ABIDJAN FÉVRIER 2022

Crédit : RMF

Alors que les tanks de Poutine franchissaient la frontière ukrainienne et tiraient leurs premières balles, une vingtaine de spécialistes de paix et de justice se réunissaient sur le campus de l’Université de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan. Le groupe était chargé de concevoir les formations diplômantes d’un master dans les domaines de la justice réparatrice, de la résolution des conflits et des études sur la paix, ainsi que de proposer une première ébauche de ce programme aux écoles et aux institutions théologiques partenaires du consortium CFJP. Les participants venaient du Bénin, du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, de France métropolitaine et de Guadeloupe, du Nigeria, de la République Démocratique du Congo, de Suisse et du Tchad. Le groupe était constitué de professeurs et de pasteurs, de missionnaires et de militants, de diplomates et de médiateurs au niveau de la base.

UN CURSUS À CONSTRUIRE

Le groupe s’est mis au travail autour de tables de conférence, discutant de la nature d’un premier master, identifiant les besoins-clés des membres de nos Églises, définissant les compétences nécessaires pour former des artisans de paix, tout en débattant vigoureusement des cours qui devraient constituer le cursus. Le partage des repas, au cours desquels nous avons eu des échanges personnels et familiaux, a permis de tisser de nouveaux liens et de poser une fondation solide au travail qui est devant nous. Nous avons également partagé les défis auxquels nous faisons face dans nos contextes respectifs ainsi que nos témoignages et parcours spirituels.

À L’ÉCOUTE DES BESOINS DE L’ÉGLISE

Crédit : Matthew Krabill

Au cours des échanges, une professeure et doyenne d’université de l’Est de la RDC a évoqué 25 ans de conflit dans sa région et le traumatisme générationnel qui en a résulté à tous les niveaux de la société. Elle a parlé en particulier de la violence à laquelle de nombreuses femmes ont été soumises, mais aussi du rôle indispensable qu’elles ont joué dans la transfiguration et le renouvellement de sa ville. Malgré les nombreuses cicatrices et les traumatismes d’un conflit prolongé, la résilience des femmes a permis à la communauté de vivre une transformation qu’elle n’aurait pas pu connaître autrement. Dans ce contexte, elle nous a implorés de répondre aux besoins de l’Église en fournissant à ses membres des outils et des compétences pratiques pour faire face aux conflits, aux divisions et aux ruptures qu’ils connaissent ; elle a insisté pour que ces compétences soient fondées sur les valeurs bibliques et la réflexion théologique afin que la communauté puisse continuer à guérir et aider les autres à faire de même.

Ce témoignage émouvant a permis, avec beaucoup d’autres, de catalyser une prise de conscience des « murs d’hostilité » destructeurs, toxiques et isolants – constituant la distanciation sociale ultime – qui ont été construits dans nos contextes, mais aussi de la puissance du Prince de la paix, qui nous a appelés à être des ambassadeurs de réconciliation.

 

Pour aller plus loin…

www.formation-justice-et-paix.com

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