Divertissement
La fin d’année est une saison haute pour les parcs d’attraction. 40 000 visiteurs se pressent chaque jour à Disneyland Paris pour découvrir « la plus magique des ambiances de Noël, où les allées scintillantes et le majestueux sapin donnent vie à l’esprit de Noël comme nulle part ailleurs. »
L’industrie du divertissement s’est approprié Noël pour en faire un spectacle scénarisé, une expérience « magique »… pour le plus grand plaisir des petits et des grands, qui en redemandent !
C’est une réalité : nous vivons dans une société où le divertissement a pris une place prépondérante – que l’on songe aussi à l’essor du jeu vidéo, des plates-formes de streaming ou du sport-spectacle. Les loisirs sont les grands bénéficiaires de la réduction du temps de travail intervenue ces dernières décennies.
Dans son ouvrage La tyrannie du divertissement, Olivier Babeau met en évidence l’influence des loisirs sur nos vies. Parmi les trois manières possibles d’utiliser son temps libre – la socialisation, le loisir studieux et le divertissement – c’est ce dernier qui l’emporte aujourd’hui. Si se divertir n’est pas mauvais en soi – il est bienfaisant, parfois, de se délasser – l’auteur met en garde contre l’excès. Et d’avertir : « Ne laissez pas les loisirs gâcher votre vie et celle de vos enfants ».
Ce constat de l’emprise croissante du divertissement doit nous interroger sur la manière dont nous utilisons notre temps, mais aussi sur la façon dont nous appréhendons l’ensemble de nos activités. En effet, la recherche de l’amusement tend désormais à s’immiscer partout.
Qu’en est-il de nos activités chrétiennes ? Nous supportons difficilement les réunions austères, nous sommes plutôt friands d’animations ludiques. Les Églises s’adaptent. Capter l’attention, susciter l’intérêt, notamment des plus jeunes, est devenu pour elles un défi permanent. Une évolution nécessaire, oui… jusqu’à un certain point.
En matière de spectacle et de divertissement, l’Église ne peut pas rivaliser avec Disney. Mais ce qu’elle propose a tellement plus de valeur : non pas un plaisir éphémère, mais une joie profonde et durable.