Loi sur la fin de vie : ce qu’il faut savoir, ce qu’il est possible de faire
« Je ferai tout pour soulager les souffrances. (…) Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. »
Serment d’Hippocrate, 4e siècle avant Jésus-Christ
« Nul ne peut retirer la vie à autrui dans une démocratie. »
Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort, 2008
- Demain, l’euthanasie et le suicide assisté ?
Du 12 au 23 mai 2025, l’Assemblée nationale débat d’une proposition de loi « relative à la fin de vie » qui vise à autoriser « l’aide à mourir », c’est-à-dire l’euthanasie (le médecin tue la personne, comme en Belgique) et le suicide assisté (la personne ingère elle-même un produit létal, comme en Suisse) pour des citoyens français atteint d’une « affection grave et incurable » et présentant une « souffrance physique ou psychologique » insupportable. Le vote final est prévu le 27 mai 2025.
- Un texte inutile et dangereux
Ceux qui défendent cette proposition de loi disent vouloir aider des malades incurables. En réalité, notre législation permet déjà de les accompagner et de les soulager, notamment avec la loi Leonetti de 2005. Les soins palliatifs offrent la possibilité de vivre sa vie jusqu’au bout, dans la dignité et la solidarité, sans acharnement thérapeutique. Hélas, la loi est mal connue et surtout pas appliquée : 21 départements n’ont pas d’unités de soins palliatifs, dont, pour le seul Grand Est, les Ardennes, la Haute-Marne, la Meuse et les Vosges. Plutôt que d’offrir la mort comme solution, il faut garantir un accès égalitaire et réel aux soins. Par ailleurs, ce texte actuel est promis à s’élargir. En Belgique, l’euthanasie a été ouverte aux malades psychiatriques et aux mineurs. En 2024, 27 % des cas belges concernaient des « polypathologies » liées à la vieillesse (arthrite, baisse de la vue, insuffisance cardiaque…) : potentiellement, tous nos anciens sont concernés.
Cette proposition de loi est une menace pour les personnes âgées et handicapées, et pour tous ceux qui sont mal soignées par notre société individualiste qui cherche à faire des économies à tout prix. Demandons-nous pourquoi plusieurs mutuelles (Mutuelles de France, MGEN, Mutuale, Groupe VYV) soutiennent activement ce texte… Il est indigne de pousser au désespoir ceux qui ont l’impression d’être un « fardeau » pour leurs proches.
- Les citoyens peuvent s’exprimer
Nous vous proposons deux démarches simples.
- Signer la pétition en ligne déposée sur le site de l’Assemblée nationale : petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2863
- Écrire respectueusement à votre député(e) (nom@assemblee-nationale.fr), ou lui proposer un rendez-vous. La liste des députés est accessible sur :
www.assemblee-nationale.fr/dyn/vos-deputes.
Pour information, le CNEF a écrit à l’ensemble des députés un courrier, et la FPF a publié un communiqué de presse.
La France, pays de la Sécurité sociale, a mieux à proposer que la mort sur ordonnance !
(Texte de Pierre Jova — Pôle Doctrine et Théologie de l’AEEMF)