L’édito : Caricatures

 Dans Christ Seul, Edito

Au moment où j’écris, l’affaire des caricatures de Mahomet bat son plein, jusqu’à provoquer la mort d’hommes. Est-ce l’expression d’un conflit de civilisations ? L’Occident (chrétien) d’une part, attaché à la liberté d’expression et de presse, le monde musulman d’autre part, réglant toute la vie sous la coupe du sacré ? Il me semble qu’il y a des enjeux moins visibles. Du côté de certains pays ou groupes musulmans, l’affaire est utilisée pour manipuler les foules et détourner des vrais problèmes. Je m’étonne par exemple que ce ne soit que quatre mois après la première publication des caricatures que les réactions fusent. Du côté du Danemark où tout a commencé, j’apprends que l’extrême-droite y est fort influente et qu’elle favorise la haine des musulmans. Sous le couvert de la liberté de presse, on peut défendre des intérêts moins avouables…

LIBERTÉ DE PRESSE

Cette affaire tournant au tragique pousse à réfléchir à nouveaux frais à la liberté de presse. Celle-ci est fille de la liberté de culte, de foi, et donc d’idées. Comme chrétiens mennonites, nous sommes bien placés pour apprécier cette liberté à sa juste valeur… C’est grâce à elle que vous êtes en train de lire CHRIST SEUL ! Mais il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Dès le jardin d’Eden… Qui dit responsabilité dit limite. Et la limite « crée » la véritable liberté. Le problème, c’est quand, au nom des limites, le strict minimum de liberté est bafoué ! Comment s’en sortir ? Reconnaître qu’une liberté de presse et d’humour illimitée est à la fois un leurre et le garant de l’anarchie. Mais à l’inverse, accepter que chacun puisse librement exprimer son avis. De ce point de vue, la caricature comme moyen d’expression comporte des risques, car elle frôle avec la limite… Le dessinateur Plantu l’exprime très bien : « Je crois qu’il faut être respectueux dans l’irrespect. Ce n’est pas honteux de dire : « Ça je peux le dessiner, ça je ne peux pas ». Le dessinateur de presse a une responsabilité journalistique. »

UN DIEU DÉJÀ CARICATURÉ

Les prochaines semaines nous rappellent la passion de Jésus. Dieu en Jésus a été maltraité, bafoué, « caricaturé ». Nous croyons en un Dieu caricaturé par les hommes. « Insulté, il ne rendait pas l’insulte » (1 Pi 2,23). Sa réponse en croix est le pardon et sa réponse au troisième jour est la résurrection.

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