Prier avec son corps

 Dans Christ Seul, Stimuler

Longtemps, la prière a été pour moi quelque chose qui se situait avant tout au niveau de la parole (la mienne et celle du Seigneur). Depuis quelques années, je réalise que la prière est bien plus, elle englobe toute ma personne, y compris mon corps.

La Bible nous dit que le corps est le temple du Saint-Esprit. Cela veut dire pour moi, qu’il n’est pas simplement quantité négligeable, mais pas non plus une fin en soi. Trois dimensions sont devenues importantes pour moi, quant au rôle du corps dans la prière.

 

Le corps-miroir

Le corps m’aide bien souvent à prendre conscience de ma réalité, de ce qui me travaille, ce qui m’habite et à en faire ainsi un sujet de prière. Si je prends le temps au début de ma méditation personnelle de faire attention à mon corps, alors je remarque peut-être que je suis tendue, inquiète, chargée ou détendue, pleine d’énergie, etc. Je réfléchis alors, à ce qui me préoccupe, m’oppresse, me fatigue, me réjouis, me dynamise, et je l’apporte au Seigneur dans la prière, parce que je sais qu’il veut me rencontrer telle que je suis. Etre sensible à mon corps, m’aide à être vraie et authentique dans ma relation avec lui.

 

Le corps-instrument

Le corps peut m’aider à être plus réceptive et disponible dans la rencontre avec le Seigneur. En priant, je veux être attentive et présente, comme je le suis dans une visite avec quelqu’un qui m’est cher. C’est pourquoi, lorsque j’ai du mal à rester tranquille ou à me concentrer pendant la prière, je vais si possible d’abord faire une balade ou un petit jogging pour m’aérer et me détendre. Parfois, il suffit de me dégourdir un peu et/ou de respirer profondément. L’effet vivifiant est bien supérieur au café ! Et pour la prière, je veille à trouver une position du corps qui m’aide à être détendue mais pas affaissée, c’est-à-dire une position qui aide à la concentration.

 

Le corps-expression

Avec le corps, je peux exprimer une attitude, un désir, un besoin à Dieu. Surtout dans la prière personnelle, je me donne la liberté de souligner avec mon corps ce que j’aimerais dire et exprimer au Seigneur. Dans la mesure où ma confiance en lui a grandi, les gestes sont venus tout naturellement accompagner ma prière. Je me mets par exemple à genoux pour l’implorer, j’ouvre les mains lorsque j’exprime mon désir d’être réceptive, je vais marcher et parfois même courir et chanter dans la forêt, tellement je suis dans la joie, je me mets debout pour exprimer ma disponibilité ou mon respect, etc.

 

Une maison pour l’âme

Je suis reconnaissante pour cette « enveloppe » de mon corps que Dieu m’a donnée. Je veux en user avec sagesse comme disait Thérèse d’Avila : « Prends soin de ton corps, pour que l’âme aie du plaisir à y habiter »…

 

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