La patience

 Dans Christ Seul, Stimuler

La série sur le fruit de l’Esprit Saint se poursuit, ce mois-ci en appliquant la saveur « patience » à la question de l’éducation des enfants – numéro spécial oblige !

« Vous avez dit ‘‘ patience ’’ ! ? Mais c’est inacceptable à notre époque ! Attente, résistance, persévérance, quelles notions dépassées ! » Marqué par les incessants progrès technologiques, notre mode de vie est dominé par l’instantané, le principe du « tout, tout de suite ! ».
Pourtant, la création de Dieu, rythmée par les cycles et les saisons, nous rappelle que notre existence ici-bas s’inscrit dans le temps et la durée. Qui aurait l’idée de manger des cerises encore vertes ou de récolter le blé avant sa maturité ?
La Bible nous invite d’ailleurs à nous inspirer de la nature : « Prenez donc patience jusqu’à l’avènement du Seigneur. Le cultivateur attend le précieux fruit de la terre, plein de patience à son égard » (Ja 5, 7).
Notre condition humaine, marquée par l’imperfection et le péché, nous renvoie sans cesse à nos limites et à celles des autres, parfois difficiles à supporter.
Lent à la colère et riche en bonté (Ex 34,6), Dieu nous accepte tels que nous sommes, il fait preuve de patience à notre égard, nous appelant à faire de même les uns envers les autres.

LA FAMILLE LABORATOIRE

De par l’intensité affective et effective des relations, la vie de famille est un laboratoire privilégié d’exercice de la patience.
D’abord, l’enfant n’est pas un droit, sa venue peut être source d’une attente longue, parfois jamais satisfaite.
Les parents ne s’en souviennent pas toujours lorsqu’ils tempêtent contre leurs rejetons qui, débordant de vitalité et d’imagination, accumulent les bêtises. Il est normal que des enfants se comportent comme des enfants ! Les différences d’âges, de sexes, de personnalités, de capacités rendent nécessaires des ajustements, de la souplesse, des égards de la part de chacun.

AIMER ET REPRENDRE

La célèbre description dans 1 Corinthiens 13 nous invite à un amour fort, qui « est patient » (premier qualificatif 13, 4) et qui « endure tout » (dernier qualificatif 13, 7). Cela signifie-t-il qu’il faut supporter toutes les désobéissances et tous les caprices de nos enfants ?
Le prêtre Éli a subi un jugement sévère : bien qu’étant informé du comportement coupable de ses fils, il ne les a pas repris (1 Sa 3, 13).
Il est parfois plus facile, en particulier pour les pères, de se réfugier dans une fuite des responsabilités, pour éviter les conflits et la mise à l’épreuve de leur patience.
Sachant que l’apprentissage de l’obéissance est long et difficile, ne soyons pas étonnés de la nécessité de répéter les mêmes recommandations (Phil 3,1). Par ailleurs, il sera utile à l’enfant d’avoir appris dès son jeune âge à persévérer et à aller au bout d’une entreprise.
L’exercice de la discipline est en fait une marque d’un amour véritable (Prov 13,24). Encore faut-il réellement avoir en vue le bien de l’enfant et éviter d’intervenir sous l’effet de l’énervement. Facile à dire ! Lorsqu’on a passé toute sa journée avec les enfants ou que l’on rentre d’un travail épuisant, la tentation est grande de sévir… tout simplement pour avoir la paix. Mais peut-on alors vraiment parler de paix ?
« Vous, pères, n’exaspérez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent ! » (Eph 6,4). Dans un contexte où le pater familias avait des droits absolus sur sa maisonnée, Paul souligne moins l’exercice de l’autorité que ses limites. Soumis à des exigences trop élevées, l’enfant peut aussi être amené à perdre patience.
« Une réponse douce calme la fureur mais une parole dure excite la colère. » (Prov 15,1). Cette maxime est particulièrement pertinente quand il s’agit de gérer la provocation d’adolescents en quête d’identité.

PRATIQUER LE PARDON

Que nos prières fidèles et une confiance paisible en Dieu accompagnent tout particulièrement nos enfants lorsque, devenus plus grands, ils choisissent des voies que nous n’approuvons pas (Lc 15, 11-24).
Au sein de la famille, notre patience a de multiples occasions d’être mise à l’épreuve. Et le pardon peut être généreusement pratiqué !
Demander pardon à son enfant (ou à ses parents) n’est, certes, pas une démarche facile mais suscite le respect et contribue à renforcer les liens.
Si la patience n’est pas au goût du jour, en plus elle ne nous est pas naturelle. Dans la proximité et la dépendance de Jésus, cette saveur du fruit de l’Esprit est appelée à se développer, contribuant largement à des relations familiales heureuses.

Pour retrouver tous les articles de la série, c’est ici

 

DIEU EST PATIENT…
« L’Éternel, L’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations… »
EXODE 34,6-7A

L’ESPRIT DE DIEU PRODUIT LA PATIENCE…
« Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. »
GALATES 5,22

FORTS PAR LA PATIENCE…
« Devenez puissants à tous égards par sa force glorieuse, en sorte que vous soyez tout à fait persévérants et patients. »
COLOSSIENS 1,11

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