La paix
Après l’amour et la joie, Fritz Goldschmidt présente la paix : paix intérieure, mais aussi paix extérieure qui concerne toutes les relations du chrétien. Tout un programme…
Depuis les temps bibliques originaux, cette troisième couleur du fruit de l’Esprit fait l’objet d’une recherche prioritaire. Le shalom, nous le savons, est une notion beaucoup plus large et profonde que la simple absence de conflit ou de guerre ! C ‘est à la fois le bienêtre spirituel, psychique, physique et matériel qui fait que nous nous sentons « bien dans notre peau » selon une expression contemporaine en usage.
PAIX INTÉRIEURE…
Il n’empêche que dans la majorité de nos têtes, la paix est d’abord le résultat de l’action de Dieu dans nos coeurs, synonyme ici de « l’être intérieur », donc prioritairement spirituel. Il est vrai que dans Jean 14,27, Jésus promet de laisser sa paix avec l’annonce de son départ et l’envoi de son Esprit. De même , la paix est évoquée par Paul comme relation parfaitement rétablie entre l’homme et Dieu : « Nous avons la paix avec Dieu par Jésus Christ » (Rm 5,1). Cela va dans le sens d’une compréhension « spirituelle » et intérieure de ce fruit de l’Esprit. Il est parfaitement légitime de concevoir ainsi l’effet premier de l’action du « Prince de la Paix » (Es 9,5), lorsqu’un être humain passe par la nouvelle naissance sous l’effet de la repentance et de la foi. Cependant, pour vivre et découvrir les autres facettes du shalom, il faut une lecture plus synoptique des textes bibliques se référant à la paix. On constate un lien étroit entre justice et amour, justice et paix, vérité et paix, joie et paix (Rm 14,17 ; Es 32,17 ; Za 8,19 ; Pr 12,20). Il apparaît clairement qu’un effort volontaire pour rechercher, voire pour produire la paix est à accomplir par l’homme né de nouveau (Ps 34,15 ; Mt 5,9 ; Mc 9,50 ; Rm 12,18). La paix, cette sensation de bien-être suscitée par l’acceptation du salut en Jésus Christ, ne doit pas rester au stade de la contemplation béate de cet état.
PAIX EXTÉRIEURE…
Le shalom reçu doit se concrétiser par le désir de le voir à l’oeuvre dans nos relations avec les autres. Il doit vouloir produire plus de justice et de vérité dans mon entourage proche et dans la société dans laquelle je vis. Il doit me pousser à générer ou à augmenter la joie et l’amour autour de moi. Qu’en est-il de ceux qui ne cessent de clamer leur assurance du salut et leur étroite relation avec Jésus Christ et qui, par ailleurs, s’accommodent parfaitement de situations conflictuelles, voire de guerres ouvertes, avec leurs proches ? Il est désolant de constater que ces mêmes personnes ne semblent faire aucun effort pour que ce fruit fondamental de l’Esprit Saint puisse à nouveau triompher. Elles s’attendent à ce que, selon leur expression, le Seigneur intervienne ! Ceci sous-entend presque qu’elles n’y sont pour rien et qu’elles ne peuvent rien entreprendre de concret pour que la paix revienne. Certes, il faut que la vérité et la justice soient d’abord rétablies pour pouvoir envisager une réconciliation. Il ne faut ménager aucun effort pour mettre en oeuvre ces deux fondements du shalom.
PRÊTS À NOUS MOUILLER ?
Combien sommes-nous prêts à investir pour la paix ? En d’autres termes, quel est le prix de la paix et pas seulement la paix intérieure avec Dieu ? Et même cette paix-là a un coût. Réfléchissons : combien Dieu a-t-il investi dans ce projet de paix ? Ni plus, ni moins, que la vie de son Fils mort et ressuscité ! Beaucoup de textes bibliques (Ps 34,15 ; Hé 12,14 ; 1 Pi 3,11, etc). nous invitent à rechercher la paix avec ténacité. Autrement dit, nous sommes invités à la persévérance pour atteindre cet objectif prioritaire. Rendons visible le fruit de l’Esprit en vivant en paix au sein de l’Eglise, malgré les différences et parfois les divergences… Car l’Eglise est appelée à être un lieu de paix offert au monde.
PLUS QUE « BIEN DANS SA PEAU »
Etre « bien dans sa peau » est l’une des principales aspirations de notre temps ; elle ne manque pas de nous influencer aussi, même en tant que chrétiens. Inutile d’espérer vivre cette belle réalité en déconnectant le spirituel du physique, l’intérieur de l’extérieur, la paix du coeur et la paix tangible avec ceux qui nous entourent. Que le Seigneur, l’Esprit, nous mette en mouvement, afin que nous soyons prêts à investir passionnément dans cette couleur lumineuse et obligatoirement visible de son fruit bienfaisant !
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JÉSUS DONNE SA PAIX
Je vous ai parlé ainsi pendant que je demeurais auprès de vous. Mais c’est le Défenseur, l’Esprit saint que le Père enverra en mon nom, qui vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que, moi, je vous ai dit . Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble pas et ne cède pas à la
lâcheté !
JEAN 14, 25-27
JUSTICE ET PAIX S’EMBRASSENT
J’écouterai ce que dit Dieu, le Seigneur ; car il parle pour la paix de son peuple et de ses fidèles ; mais qu’ils ne retournent pas à la stupidité ! La fidélité et la loyauté se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent.
PSAUME 85, 9-11