Bilan de 12 jours au Paraguay – par Frédéric de Coninck
Les lumières du Rassemblement mennonite mondial se sont éteintes dimanche dernier. Cette foule quittant les lieux dans la nuit tombée m’évoque cette extinction des feux. Notre voyage collectif, organisé par Joie et Vie, prend fin ce jeudi à l’aéroport de Francfort. Il nous restera, Christine et moi, à prendre le TGV pour regagner Paris.
Que dire de ces douze jours passés au Paraguay ou dans sa proximité immédiate ? Vous avez perçu je pense, la richesse des expériences, des rencontres, des surprises, que j’ai connues. J’ai proposé des regards décalés, mais j’ai souvent été décalé moi-même.
Du Rassemblement lui-même, au cœur de ce voyage, je garde quelques impressions marquantes.
Nous avons passé notre temps à nous laver les mains et à nous les faire asperger d’alcool par des aérosols, puis nous avons partagé la cène avec des micro-pains individuels, virus H1N1 oblige. J’y ai vu, paradoxalement, un signe d’attention les uns pour les autres, plus qu’un signe de méfiance.
Dans les réunions plénières, j’ai particulièrement apprécié les moments de chant qui étaient bien animés, avec un répertoire assez neuf et des paroles… que j’aimerais chanter plus souvent en France. Il y avait là un renouvellement et un élargissement de la louange qui m’a beaucoup nourri.
J’ai par contre été déçu par les prédications que j’ai trouvées assez peu variées dans leur contenu et donnant très peu d’éléments d’actualisation. Les orateurs ont réaffirmé les piliers des convictions mennonites, mais le souffle prophétique manquait et je ne pourrais pas vous donner un mot d’ordre clair qui aurait émergé, ou l’exemple d’une conférence choc.
Les ateliers auxquels j’ai participé étaient inégaux, mais plutôt stimulants en moyenne. Ils restent, malheureusement, surtout fréquentés par des Européens ou des Américains du Nord. Cela a d’ailleurs provoqué une situation aussi absurde que grinçante, quand le responsable d’un atelier sur la lecture interculturelle de la Bible s’est rendu compte que 2/3 de ses auditeurs venaient d’Amérique du Nord !
Et finalement, l’intérêt essentiel aura été de voir comment chacun, dans son contexte, essaye de vivre le message de justice et de paix auquel nous sommes appelés. Cela a valu aussi pour ma visite du Chaco où, nonobstant les limites que j’ai pointées, j’ai vu que les mennonites venus d’Europe, à l’origine, essayent de pratiquer ce qui, pour l’instant, dans ce message, est à leur portée.
Voilà, le soir est tombé. Chacun rentre chez lui. La foule se disperse. La pancarte que j’ai photographiée est démontée, à l’heure qu’il est.
A une prochaine fois.
Frédéric de Coninck