Verre à moitié plein ou à moitié vide ? – par Frédéric de Coninck

 Dans Blog, Paraguay 2009

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Aujourd’hui, nous prenons l’avion à Asunción pour Sao Paulo, puis Francfort, que nous n’atteindrons, décalage horaire oblige, que demain en milieu de journée. Avant de vous proposer une ultime image-bilan, je vous envoie une dernière vue du Chaco, que nous avons quitté hier.

Vous regretterez peut-être que je ne vous ai montré ni vaste plaine, ni rue interminable. Mais ce sont des objets difficiles à photographier. Les lignes droites sont le poison du photographe et les plaines, dédiées à l’élevage, non cultivées, sont dépourvues de couleur et de structure, plates à tous les sens du terme, surtout en cette période de sécheresse.

J’ai préféré cette scène captée dans l’une des usines laitières des entreprises coopératives qui règnent ici. Le corps de l’ouvrier fait une belle diagonale et son pied décollé du sol lui donne un air de légèreté. Dans cette usine ultramoderne, semblable à ce que l’on peut trouver en Europe, seul le conditionnement final est manuel. Il est effectué, à 100%, par des Indiens. Les mennonites des colonies germanophones détiennent les coopératives dont les Indiens sont salariés. Cela montre à la fois le chemin accompli et les questions qui restent en suspens.

On lit parfois, dans la presse, un tableau présentant des colonies mennonites refermées sur elles-mêmes, coupées de l’extérieur et réfractaires à tout contact. Ce n’est pas ce que l’on observe sur le terrain. Les occasions de collaboration entre les germanophones et les Indiens sont nombreuses et notamment dans le travail. Mais force est de constater que l’appartenance ethnique redouble les rapports hiérarchiques dans le travail, ce qui est plus troublant.

Cet ouvrier est certainement content d’avoir un travail qui lui permet de vivre mieux que la plupart des autres Indiens. Peu à peu, d’ailleurs, les Indiens du vaste Chaco se rapprochent de cette zone qui fournit de l’activité. Mais il est possible que cet ouvrier aspire aussi à un travail plus qualifié. J’ignore ce qu’il espère pour ses enfants. J’ignore les portes qui leur seront ouvertes. Mais pour l’heure, cette division stricte du travail entre groupes sociaux me met mal à l’aise.

En France, nous ne faisons pas tellement mieux. Les emplois subalternes sont souvent occupés par des immigrés ou par des enfants d’immigrés. Mais ni en France, ni ici, je ne puis me satisfaire de cet état de fait.

A demain…

Frédéric de Coninck

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