Comment être artisan de paix dans des pays en guerre ?
Un jeune participant de France raconte un atelier de discussion au cours du Rassemblement mennonite mondial au Paraguay.
Encore une journée bénie et bien remplie en compagnie des anabaptistes d’à travers le monde.
Aujourd’hui c’est encore une fois la parole (ou plutôt le clavier) à un jeune, et j’en profiterai pour partager une expérience vécue dans un “taller” (atelier de discussion).
Comment vivre sa foi en tant que jeune, mennonite anabaptiste dans un pays où sévit la guerre et où des droits fondamentaux sont bafoués. Tel est le défi que se sont lancé une vingtaine de jeunes d’Amérique du Sud et du Congo en essayant de trouver des pistes de réflexions face à ces réalités.
Carlos, jeune colombien, partage: « Autrefois le service militaire était obligatoire en Colombie, et à la fin de celui-ci, on remettait au jeune militaire récemment formé une carte ID (« Identity Card ») militaire, qui lui permettait d’étudier, de travailler dans les services de l’État voire même sortir du pays et voyager. » Les sollicitations des jeunes mennonites colombiens à postuler comme objecteur de conscience ont posé de nombreux problèmes et le plus souvent furent rejetés par le gouvernement.
Carlos a partagé quelques unes de ses expériences au camp militaire ; la frayeur quand retentit l’alerte et que pour la première fois, il ne s’agit pas d’une simulation ; le tiraillement intérieur entre l’ordre des généraux de « tirer sur tout ce qui bouge » et celui de Jésus, de tendre l’autre joue à celui qui nous frappe…, quel conflit de valeur !
Et comment rester indifférent face aux horreurs commises par les rebelles au Congo notamment au travers des violences à l’encontre des femmes. Bruna, déléguée du Congo, a partagé quelques unes de ces expériences émotionnellement fortes.
Alors comment vivre en tant que jeune ce commandement d’amour du prochain lorsque dans notre quotidien, tout ce qu’on observe va à l’encontre de ce témoignage de réconciliation et de pardon ?
Et quel rôle peut avoir l’Église locale dans ces pays ? Et nous en tant que communauté internationale et pays favorisés, quel sont nos moyens pour défendre les droits des plus faibles (femmes violées, enfants et jeunes enrôlés) ?
Telles furent quelques unes des questions sur lesquelles nous nous sommes penchés.
L’important est alors de toujours rester en mouvement dans cette réflexion vers la paix que nous propose Jésus-Christ, et de nous laisser modeler et inspirer par le Prince de Paix,
Puissions-nous également aujourd’hui penser au privilège que nous avons de vivre dans un pays où la liberté de conscience nous est laissée, et ayons une pensée pour ceux qui aujourd’hui encore devront se poser à nouveau la question : comment puis-je aujourd’hui oeuvrer pour la construction de la réconciliation dans mon pays et mon ethnie ?
Elisée Goldschmidt