Pour l’accessibilité des lieux de culte aux personnes handicapées

 Dans Christ Seul, Explorer

451px-Handicapped_Accessible_sign.svgOn rechigne parfois à mettre les églises aux normes en matière d’accessibilité pour les personnes avec un handicap. Plaidoyer pour un accès possible à tous.

Le 1er janvier 2015, les établissements recevant du public (ERP) devaient s’être mis aux normes concernant l’accessibilité des personnes handicapées. Les églises font partie de cette catégorie et devraient donc s’être mises aux normes. Bien sûr, l’on est en France, en période de crise, donc pour beaucoup d’ERP (dont des bâtiments administratifs), cette mise en norme a pris du retard.

MISE AUX NORMES

L’aménagement principal à réaliser, qui est aussi celui au coût le plus important, concerne l’accessibilité pour les personnes en fauteuil roulant, dont la conception devra également tenir compte des personnes à mobilité réduite (rambarde…). Mais l’obligation d’accessibilité concerne tous les types de handicap (moteur, sensoriel, mental…) et pourra concerner par exemple la qualité de l’éclairage pour les mal-voyants, des boucles magnétiques pour les mal-entendants, des informations visuelles claires, complétées par des pictogrammes, ou une aide auditive (qui pourra être une personne d’accueil par exemple).

Au vu des coûts engendrés par ces mises aux normes, la tentation est grande (et a déjà été exprimée), pour les Églises évangéliques, de demander une exemption concernant les édifices cultuels, quitte à s’allier entre confessions chrétiennes (avec les catholiques par exemple).

S’il est vrai que pour certaines vieilles églises catholiques ou pour certaines églises évangéliques installées au quatrième étage d’un vieil immeuble à escalier en colimaçon sans ascenseur, les rendre accessibles à des fauteuils roulants peut s’avérer mission impossible, cela n’est pas le cas pour beaucoup de nos églises, même si le coût peut être conséquent.

BLESSURES

Cette situation s’est déjà produite en 1990 aux États-Unis lors du vote de l’Americans with Disabilaties Act (ADA, loi sur les personnes américaines handicapées). Les Églises américaines, après un lobbying appuyé, ont été les seuls ERP à être dispensés de se rendre accessibles.

Cela reste aujourd’hui encore une blessure dans le cœur de beaucoup de croyants américains ayant un handicap. Ils y ont entendu un double message :

  • pour eux, personnes handicapées croyantes, ils ont entendu qu’ils n’avaient pas d’importance aux yeux de leurs frères et sœurs en Christ. Qu’ils puissent ou non se rendre au culte, que dans l’enceinte du bâtiment la circulation leur soit facilitée ou non importait peu ;
  • cela signifiait aussi pour eux que l’on ne se souciait pas de rendre les églises, et donc d’une certaine manière le message de l’Évangile, accessibles aux personnes ayant un handicap. Leur destinée éternelle semblait avoir une moindre importance que les coûts financiers que cela impliquait.

JÉSUS ET LE HANDICAP

Qu’a pensé l’apôtre Pierre du coût de la réfection de sa maison, lorsqu’il a vu les amis du paralytique démonter son toit pour le faire descendre dans cette maison où se trouvait Jésus (Mc 2) ? Leur a-t-il par la suite transmis la facture des frais de remise en état ? En tout cas, pouvoir amener cet homme aux pieds de Jésus leur paraissait plus important que les obstacles à surmonter.

Pour les amis de ce paralysé, il est prioraitre de lui rendre Jésus accessible. Cela s’oppose à la foule qui, à une autre occasion, veut faire taire Bartimée, l’aveugle à l’entrée de Jéricho (Mc 10) ; elle pense en effet que Jésus a plus important à faire que de se soucier de cet infirme et que Jésus doit rester disponible pour les personnes importantes.

Et Jésus se soucie effectivement d’une manière toute particulière de ces deux personnes, non seulement en les guérissant, mais en pardonnant les péchés de l’un et en faisant de l’autre un disciple qui marche à sa suite. Et faut-il rappeler que la plupart des guérisons dans le Nouveau Testament concernent, non pas des maladies, mais bien des infirmités (aveugles, sourds, estropiés…), ce que l’on appelle justement aujourd’hui des personnes handicapées physiques.

Ne serait-ce pas le comble que ceux pour qui Jésus se rendait disponible pendant son ministère soient ceux que l’on empêcherait aujourd’hui d’entendre son Évangile, ou de venir le louer dans sa maison ?

UNE QUESTION DE JUSTICE

Sachons donc, au contraire, être une lumière dans ce monde, en rendant nos lieux de culte accessibles à tous. Osons être des modèles d’intégration et être accueillants pour toutes les personnes faites à l’image de Dieu, quelle que soit leur condition. Nos biens et nos richesses (même très relatives), ainsi que ceux de l’Église, appartiennent au Seigneur. Notre offrande nous rappelle dimanche après dimanche que nous sommes reconnaissants à Dieu de pourvoir à nos besoins. Utilisons donc sans inquiétude ni parcimonie les biens du Seigneur pour sa gloire en permettant à tous d’entrer dans sa maison et dans sa présence.

Dans la conjoncture immobilière actuelle, construire un bâtiment est souvent pour une Église un immense pas de foi et un grand effort financier. Pourrions-nous faire le même pas de foi, et croire que Dieu pourvoira, également pour tout ce qui concerne ces mises aux normes ?
Et qui sait si, l’âge venant, ou au gré des circonstances de la vie, nous ne serons pas, nous aussi, heureux de profiter de ces aménagements…

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