Tu ne tueras point : le film

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Histoire incroyable de Desmond Doss, infirmier refusant de porter une arme par conviction de foi chrétienne, qui a sauvé un à un, 75 hommes à Okinawa. Le titre américain est juste celui du lieu Hacksaw Ridge (la falaise du hachoir !), surnom de cette crête à conquérir qui a coûté de sanglants combats aux troupes américaines. Le titre français « Tu ne tueras point » donne d’emblée une clé de lecture biblique. Il est pleinement justifié tant cette clé de lecture est celle de tout le film, de l’enfance et de la jeunesse du héros développée pendant la première heure, à la partie consacrée à la guerre où Desmond ne tuera pas de Japonais, mais  en soignera et en évacuera même vers les lignes américaines ! La seconde heure, consacrée aux combats entre Américains et Japonais,  prend aux tripes, on reste scotché par la violence des combats. Pourtant, nous n’avons pas perçu de complaisance  dans ce rendu du chaos de la guerre qui hache les hommes. L’acteur, Andrew Garfield, est impressionnant de justesse, donnant corps à cette figure christique de Desmond Doss qui n’a rien d’éthérée. Oui, un grand film qui scotche et fait réfléchir sur la beauté d’une humanité maintenue au sein même de l’horreur, comme une lueur d’espoir.

Desmond Doss ne s’oppose pas à cette guerre puisqu’il s’y engage, mais il le fait pour sauver des vies et non en prendre. Pendant les classes, sa conviction personnelle de ne pas porter des armes le met dans une situation impossible vis-à-vis de la hiérarchie militaire et de ses camarades. La question qu’on se pose c’est : comment a-t-il pu résister à une telle  pression? La seule réponse, c’est sa foi. Une foi humble. Dans tout ce film Desmond n’apparaît pas comme un entêté, mais comme un coeur pur. C’est aussi vrai dans sa relation avec sa future femme, magnifique Love Story qui éclaire la première partie du film. Il y a parfois aussi de l’humour comme lorsque Doss refuse de manger sa ration de viande, car il est adventiste !

Desmond Doss se définissait non comme un objecteur, mais un « coopérateur de conscience » ; il  semble vraiment incarner, et tenir, cette tension chrétienne d’être pleinement dans ce monde sans être de ce monde.

Une scène finale reste cependant ambiguë. On y voit toute son unité attendre que Doss ait fini de prier juste avant d’engager le combat final. Qu’attendent ses camarades de cette prière ? Une bénédiction divine ?  Une protection magique ? Pour quoi prie exactement le soldat Doss ? Pour la victoire sur l’ennemi ? C’est probable.  Est-ce illégitime ? Un pacifiste dirait « oui », mais Doss pensait que cette guerre était légitime.

En conclusion: si on pose la question : « Où était Dieu à Okinawa ? », ce film apporte non la réponse, mais une réponse : il était avec Desmond Doss.

Luc Olekhnovitch, pasteur, Eglise évangélique libre de Viry-Châtillon, président de la Commission d’éthique protestante évangélique

 

Pour aller plus loin…

Un dossier pédagogique pour aider à l’animation d’un débat autour de ce film est disponible ici.

 

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