Les limites du vote
Comme on pourra le lire en pages 22-23 (Christ Seul, juillet 2017), le processus de l’adhésion des Églises mennonites de France au Conseil national des évangéliques de France (CNEF) et/ou à la Fédération protestante de France (FPF) est au point mort. Le sujet est sensible et les raisons du blocage diverses. Parmi celles-ci, il me semble que l’on assiste aux limites de la prise de décision par vote.
En effet, un délégué a pu voter « non » à la dissociation du vote CNEF/FPF, car son Église veut adhérer par principe et au CNEF et à la FPF ; un autre délégué, dont l’Église est elle aussi favorable à l’adhésion à ces deux instances, a pu voter « oui » à la dissociation du vote CNEF/FPF, par préférence pour cette modalité. Les deux Églises locales sont d’accord sur le fond, mais votent à l’op- posé sur la forme et bloquent ainsi le processus ! De quoi y perdre son latin…
On retrouve les mêmes limites au niveau de la politique nationale, par exemple lors de votes de protestation ou de votes utiles, comme on a pu le constater récemment…
PRISE DE DÉCISION PAR CONSENSUS
La société peut-elle améliorer son système de prise de décision démocratique ? Je ne sais.
Mais l’Église devrait, elle, viser mieux, en pratiquant la prise de décision par consensus. Celle-ci accorde une plus grande place à la délibération, permet de nuancer les positions, de reformuler la question posée, de mieux différencier avis personnel et adhésion à une position majoritaire… Bref, de discerner véritablement ensemble. Il est vrai qu’un état d’esprit (d’Es- prit ?) différent est alors demandé.
Dans le Dossier de Christ Seul « Décider en Église : casse-tête ou opportunité ? » (2016) dont on recommande bien évidemment la lecture…, Max Wiedmer lançait : « Il me semble que ce serait à l’Association des Églises Évangéliques Mennonites de France de montrer la voie, en offrant aux délégués la possibilité d’expérimenter la prise de décision par consensus et d’en faire l’apprentissage. » Amen !