Le Saint-Esprit : Dieu agit en nous !

 Dans Christ Seul

La Bible parle abondamment du Saint-Esprit et ce qu’elle en dit affecte de manière essentielle notre expérience de vie chrétienne. En effet, là où Christ a accompli l’œuvre objective du salut, en s’incarnant, en mourant et en ressuscitant pour nous, l’Esprit réalise l’œuvre subjective du salut, agissant en nous pour nous transformer à l’image de Jésus (2Co 3.18). Voyons ici quelques aspects essentiels de la nature et de l’œuvre du Saint-Esprit, et leur impact sur notre spiritualité et notre comportement.

L’ESPRIT DU DIEU D’AMOUR

La Trinité divine implique que Dieu est amour (1Jn 4.8, 16). Aimer n’est pas possible quand on est seul. Or Dieu n’a jamais été seul. Il n’a pas dû créer notre monde pour trouver un vis-à-vis à aimer car, en lui-même, de toute éternité, les trois personnes de la divinité s’aiment. Le grand théologien du 12e siècle, Bernard de Clairvaux, a dit de la relation éternelle de l’Esprit au Père et au Fils : « L’amour et la bonté de l’un et de l’autre est le Saint-Esprit même. » Et – ce n’est pas une coïncidence ! – l’œuvre suprême de l’Esprit Saint est précisément de nous communiquer l’amour divin (Ga 5.22 ; 1Co 13). N’est-il pas extraordinaire de réaliser que c’est l’amour de Dieu que déverse en nous l’Esprit (Rm 5.5) ? La Trinité nous fait participer à son amour éternel (2Pi 2.4) !

La marque essentielle d’une vie transformée par l’Esprit est l’amour, qui qualifie toutes les autres vertus (cf. 1Co 13.1-3). On n’est pas animé de l’Esprit Saint si querelles, haines et rivalités marquent notre comportement (Ga 5.19) : confessons chacun ici notre besoin de progrès !

L’ESPRIT DU DIEU UNIQUE

Le Symbole de Nicée-Constantinople, au 4e siècle, affirme en particulier que l’Esprit procède éternellement du Père et du Fils¹. Cette relation à la deuxième personne de la Trinité est essentielle : elle fonde le lien indissociable entre l’Esprit et la Parole de Dieu. Dieu a créé le monde par sa Parole : ce qu’il dit devient ; ce qu’il nomme trouve son rôle ; ce qu’il bénit est validé (Gn 1.3, 5, 22). Cette Parole créatrice était, non des mots, mais le Fils, la Parole divine et éternelle (Jn 1.3, 14). La Parole distingue et définit, fondant la diversité de la création. Elle pourrait disperser et diviser. Mais, avant même que Dieu parle, l’Esprit de Dieu survole déjà l’océan originel, tel un aigle qui plane au-dessus de ses oisillons pour les garder (Gn 1.2 ; Dt 32.11). Il fonde l’unité du monde, reliant les réalités distinguées par la Parole.

Ce rôle unifiant marque toute l’œuvre de Dieu : celui qui a parlé par les différents prophètes est le même que celui qui a parlé par le Fils (Hé 1.1-2) : l’inspiration divine est œuvre de l’Esprit (2Tm 3.16). C’est l’Esprit qui unit, comme leur même auteur divin, tous les livres de la Bible aux auteurs humains, aux circonstances et aux buts si différents. Par l’Esprit, les Écritures sont la Parole une du Dieu unique.

L’Église doit « conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » car « il y a un seul corps et un seul Esprit » (Ep 4.3-4). L’Esprit fonde notre communion (2Co 13.13). La diversité des dons accordés aux croyants est unifiée par « un seul et même Esprit qui opère toutes choses » (1Co 12.11). Pourquoi la question du Saint-Esprit a-t-elle parfois tant divisé les enfants de Dieu ? C’est un affront flagrant à son œuvre d’unité ! Invitons l’Esprit à nous unir, avec nos différences de vocation, de tempérament, de tradition !

L’ESPRIT DU DIEU SAINT

Trois fois dans l’Ancien Testament, mais passé 80 fois dans le Nouveau, l’Esprit est appelé saint. La sainteté est ce qui appartient intimement à Dieu : sa grandeur, sa pureté, sa souveraineté (Es 6.3). Aucun être humain ne détient l’Esprit. L’Esprit est souverain et il agit comme il veut (Jn 3.8 ; 1Co 12.22). L’occultisme et l’animisme pensent manipuler les esprits, les énergies ou la « mana ». Dieu l’Esprit, lui, est saint : ne pensons jamais avoir le moindre pouvoir sur lui !

La spontanéité de notre spiritualité et la profondeur de notre intimité avec notre Père (produite par l’Esprit : Ga 4.6 ; Rm 8.15) ne doivent pas nous faire oublier que nous sommes le temple de l’Esprit, le Dieu saint qui siège en nous comme la gloire du Seigneur remplissait le sanctuaire de l’Ancienne Alliance (1Co 3.16-17 ; Ex 40.34 ; 1R 8.10-11). Nos désirs, nos idées, notre comportement et notre piété doivent lui être soumis : « Si nous vivons par l’Esprit, laissons-nous aussi conduire par l’Esprit. » (Ga 5.25)

Que Dieu l’Esprit nous engage à aimer, à être unis et à l’accueillir comme le Dieu saint en nous !

¹L’affirmation que l’Esprit procède du Père et du Fils est le point de doctrine fondamental qui sépare le christianisme occidental (catholique et protestant) du christianisme oriental (orthodoxe). Il est la raison du Grand Schisme de 1054 qui a séparé ces deux pans de l’Église, les orthodoxes refusant de confesser que l’Esprit procède du Père « et du Fils ». On parle de la « Querelle du Filioque » (la forme latine de « et du Fils »). L’importance du lien entre l’Esprit et la Parole est expliquée dans l’article – et l’on peut constater, dans la piété orthodoxe, un accent plus porté sur l’image et le rite que sur la Bible, alors que les Églises d’Occident accordent une grande valeur à la prédication de la Parole, notamment dans le culte.

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