A propos des amish
Par Jean-Claude Muller
Vous avez, Monsieur le Président, lors d’une apparition à la télévision, stigmatisé les Amish. Je me permets de vous faire respectueusement remarquer que cette allusion qui se voulait ironique, si elle a fait le buzz dans les médias, ne m’a pas fait particulièrement plaisir.
En effet, et pour votre connaissance, sachez qu’une partie de ceux que vous gouvernez sont mennonites et que ceux-ci (j’en fais partie) sont des cousins pas très éloignés, ni dans le temps ni dans les pratiques, de ces personnes. Actuellement, si ce mouvement existe exclusivement aux Amériques, il plonge ses racines dans la vallée vosgienne bien française de Sainte-Marie-aux-Mines. Ainsi, en le brocardant, vous brocardez aussi certains de vos administrés.
Pourquoi alors, avant de vous moquez de ces personnes, ne pas mieux vous renseigner sur leur compte ? Ceci pourrait vous éviter quelques maladresses.
Pour votre gouvernance voici donc quelques informations afin d’éclairer votre lanterne :
Les amish sont l’humilité même. Jamais vous ne verrez chez eux quelqu’un de suffisant ou de sûr de lui et provocateur.
Les amish sont vrais. Raconter des mensonges ou des carabistouilles leur est impossible.
Les amish sont gens de paix, adeptes de la non-violence, ils évitent les conflits.
Les amish sont économes en énergie. L’électricité étant bannie des foyers, leur ingéniosité leur permet pourtant de jouir d’un vrai confort.
En matière d’éducation, dès le plus jeune âge, dans les familles comme à l’école, on sollicite les capacités manuelles des enfants. Plus tard les amish laissent la bride sur le cou à leurs adolescents et tout se passe bien. Paradoxalement, leur modèle ancestral d’agriculture a permis aux amish d’entrer de plain pied dans la protection de l’environnement. Les amish se choisissent leurs conducteurs d’une manière établie par Dieu : ils recourent à une sorte de tirage au sort. Les amish pratiquent la solidarité…
Imaginez Monsieur le Président ce qui se serait passé si leur façon de vivre et de penser s’était largement diffusée. La situation serait bien différente aujourd’hui : point de barrages sur les routes par les buggies, ni de ronds-points occupés par les « gilets noirs » ou les coverines (1). Pas d’écolos pour vous pourrir la vie, pas d’ados ensauvagés ni de luttes fratricides, etc.
Jean-Claude Muller
(1) Coiffe des dames amish
Photo : Randy Fast
