Les dernières heures d’Annie Funk sur le Titanic

 Dans Christ Seul

Il y a 110 ans, dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, le Titanic sombrait après avoir heurté un iceberg lors de sa traversée inaugurale de l’Atlantique. Parmi les 1500 victimes de ce naufrage, une mennonite à l’histoire saisissante : Annie Funk.

La vie et l’œuvre d’Annie Funk sont peu connues dans le monde mennonite. Elle était pourtant une femme impressionnante, hors du commun, qui, dans sa courte vie, a été en bénédiction à un grand nombre.

De Pennsylvanie à l’Inde

Une carte postale commémorative de 1912 montrant sa maison et l’école en Inde où elle a enseigné.

Annie Clemmer Funk est née le 12 avril 1874 à Bally en Pennsylvanie. Ses parents James B. et Susanna, née Clemmer, étaient membres de l’Église mennonite locale de Bally (Hereforde Mennonite Church), fondée par des immigrants autour de 1700. Les neuf enfants de la famille Funk ont été éduqués dans la foi évangélique et sensibilisés à la vie des chrétiens dans d’autres parties du monde.

Durant sa scolarité, la jeune Annie rêvait déjà de partir en mission. En 1906, après ses études à l’université et à l’École Biblique de Northfield, elle a été envoyée en Inde à l’âge de 32 ans. Qu’une femme célibataire parte seule en mission était un fait rare et courageux à cette époque. Elle a été la première femme envoyée sur un champ de mission par des mennonites au début du 20e siècle.

La cause des filles

Annie voulait répondre à l’appel qu’elle avait reçu. Elle s’est installée à Janjgir-Champa. Dans un premier temps, elle a appris la langue hindi. Dans ses moments de loisir, elle partait en vélo à la découverte de la région et tentait d’entrer en contact avec les gens du pays.

L’absence d’instruction et d’écoles pour les filles était pour elle une grande préoccupation. Dès 1908, elle a pu ouvrir à Janjgir la première école de filles, avec l’aide d’Indiens locaux. Annie aimait son travail et elle enseignait avec un grand dévouement les enfants qui lui étaient confiés.

Un départ précipité

Annie Funk

En mars 1912, Annie reçut un télégramme la priant de rentrer au plus vite aux USA, car sa mère était mourante. Peu de jours après, elle entreprit le long voyage avec l’espoir de revoir sa chère maman encore en vie. Après deux jours et demi de voyage en train, une traversée en bateau à voile puis le voyage jusqu’en Angleterre, elle arriva le 12 avril 1912 à Southampton. Sa déception fut grande lorsqu’elle apprit que le bateau qui devait la conduire à New York ne quitterait le port que neuf jours plus tard en raison d’une grève empêchant l’approvisionnement en charbon.

Annie saisit sa dernière chance et acheta un billet pour le Titanic qui, dans un grand tapage médiatique, devait appareiller le jour même. Elle acquit un billet de 2e classe et profita du luxueux bateau ainsi que de la magnifique vue par le hublot de sa cabine. Ce 12 avril 1912, Annie fêtait ses 38 ans à bord du Titanic.

La catastrophe

Crédit : Wikimédia. Le Titanic à Southampton le 10 avril 1912

Trois jours plus tard, le drame se produisit. L’énorme paquebot heurta un iceberg et coula au bout de deux heures dans l’océan glacial.

Annie eut beaucoup de chance, car elle put monter dans l’un des derniers canots de sauvetage. Mais au moment où le canot, suspendu par des cordes, allait être descendu sur l’eau, elle entendit le cri déchirant d’une femme sur le pont. Son petit enfant avait été porté dans le canot par des mains secourables ; mais il n’y avait plus de place pour elle.

Lorsqu’Annie prit la mesure de la situation tragique, elle comprit en quelques secondes quel était le plan de Dieu pour elle. Elle se leva et ordonna que la mère de l’enfant prenne sa place. C’est sans doute avec une profonde confiance en Dieu et une paix intérieure qu’Annie plongea dans l’eau sombre. Son corps n’a jamais été retrouvé.

En mémoire

Longtemps après le drame, un témoin de la scène envoya à l’école de Janjgir une lettre, dans laquelle il racontait l’acte d’abnégation d’Annie. C’est ainsi que les circonstances de la mort de cette missionnaire mennonite furent connues.

Une stèle funéraire dans le cimetière mennonite de son assemblée d’origine rappelle l’œuvre de sa vie, tout comme l’école de filles à Janjgir, qui aujourd’hui encore porte le nom de « Annie Funk Memorial School ».

Traduction : Marlyse Devèche-Peterschmitt

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