Et si la mauvaise herbe devenait du bon grain ?

 Dans Christ Seul

Depuis que je suis enfant, je me suis souvent demandé pourquoi la justice de Dieu nous était promise pour plus tard. Certes, elle s’est déjà approchée de nous en la personne de Jésus. Et nous avons tous, je pense, fait l’expérience de prières, pour que Dieu rétablisse la justice, qui ont été exaucées. Mais nous avons aussi tous – et là j’en suis certaine – fait l’expérience inverse : des situations injustes qui perdurent, s’éternisent et empirent ; des méchants qui prospèrent. D’ailleurs le psalmiste nous offre ce cri depuis l’Antiquité : « Regardez-les, ces gens sans foi ni loi : toujours à l’abri des ennuis, ils améliorent leur situation » (Psaume 73.12). Pourquoi ?

TOUT ARRACHER

crédit Jez Timms

La parabole du bon grain et de la mauvaise herbe est pour moi la réponse de Jésus au cri du Psaume 73. Si Dieu venait tout de suite tirer vengeance du méchant, s’il arrachait le mal de cette terre, eh bien… nous serions tous emportés ! « Il n’y a pas d’homme juste, pas même un seul », affirme Romains 3.10, en citant le Psaume 14.2-3 : « Du haut du ciel, le Seigneur se penche pour observer les humains, pour voir s’il y a quelqu’un d’intelligent qui se tourne vers lui. Tous ont quitté le bon chemin, tous sans exception sont corrompus. Aucun n’agit comme il faut, pas même un seul. » Si Dieu devait évacuer aujourd’hui la mauvaise herbe, il ne resterait pas un seul bon grain sur cette terre. Et Dieu régnerait seul sur un Royaume désert – mais parfaitement juste.

LAISSER POUSSER ENSEMBLE

crédit Hamza Madrid

La nouveauté que Jésus introduit en venant dans ce monde, et qu’il tente d’expliquer dans cette parabole, c’est que, pour le dire de façon un peu crue : la mauvaise herbe peut devenir du bon grain si on lui laisse du temps pour pousser ! Voilà un message révolutionnaire ! Aujourd’hui, Dieu laisse pousser le chiendent, pour que cette mauvaise herbe, cette herbe folle, au contact du « bon grain » du Royaume ait la possibilité de se transformer. Ce bon grain, est-ce sa Parole ? Sa présence ? Le Saint-Esprit ? Le témoignage de ceux qui, toujours imparfaits, mais pardonnés et rachetés, ont expérimenté cette transformation ? Quoi qu’il en soit, Dieu donne du temps à la mauvaise herbe pour ne pas demander des comptes tout de suite. Pour qu’elle puisse le rencontrer, se repentir, et devenir une graine fertile, à semer dans le champ du Seigneur pour porter du fruit.

LA PATIENCE DE DIEU

Si l’on demandait à l’apôtre Paul ce qu’il en pense, je l’imagine heureux que Dieu n’ait pas séparé le bon grain de la mauvaise herbe juste après le meurtre d’Étienne. C’est pourquoi des associations aujourd’hui comme Portes Ouvertes ou l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) insistent tant pour que l’on prie pour les victimes et pour leurs bourreaux aussi. Nous sommes tous, frères et sœurs, au bénéfice de cette même grâce, de ce temps qui passe pour nous laisser la possibilité d’être sauvés. « Pensez-vous que j’aime voir mourir les méchants ? Je vous le déclare, moi, le Seigneur Dieu, tout ce que je désire, c’est qu’ils changent de conduite et qu’ils vivent » (Ezéchiel 18.23).

Dieu, je te bénis parce que tu n’arraches pas aujourd’hui le chiendent pour le séparer du blé. C’est en cela que tu m’as donné une chance, à moi. Alors je m’abandonne à toi, pour que, de mon être frêle et traversé par le péché, tu fasses malgré tout une bonne semence, fertile pour ta moisson. Et si je retrouve au paradis le « méchant » d’aujourd’hui, c’est que tu l’auras transformé par la repentance et le pardon. Alors, le Bien aura largement plus triomphé du Mal que si les méchants avaient été consumés.

 

« Jésus leur raconta une autre parabole : Voici à quoi ressemble le Royaume des cieux : Un homme avait semé de la bonne semence dans son champ. Une nuit, pendant que tout le monde dormait, un ennemi de cet homme vint semer de la mauvaise herbe parmi le blé et s’en alla. Lorsque les plantes poussèrent et que les épis se formèrent, la mauvaise herbe apparut aussi. Les serviteurs du propriétaire vinrent lui dire : “Maître, tu avais semé de la bonne semence dans ton champ : d’où vient donc cette mauvaise herbe ? ” Il leur répondit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui demandèrent alors : “Veux-tu que nous allions enlever la mauvaise herbe ? — Non, répondit-il, car en l’enlevant vous risqueriez d’arracher aussi le blé. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson et, à ce moment-là, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord la mauvaise herbe et liez-la en bottes pour la brûler, puis vous rentrerez le blé dans mon grenier.” »

Matthieu 13.24-40

 

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