Des chrétiens dans la ville
« Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l’Éternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien. » Jérémie 29.7
Au lendemain de la défaite du royaume de Juda et de la déportation d’une partie de la population à Babylone, le prophète Jérémie porte un message difficile à entendre : le séjour en exil va durer. Dieu prépare pour son peuple un avenir, mais dans cette attente, les déportés sont appelés à s’installer, à aimer leurs persécuteurs, à prier pour eux et à contribuer à la prospérité de leur terre d’exil… sans pour autant s’assimiler.
Chrétiens, nous vivons nous aussi en situation d’exil : notre vraie patrie est ailleurs, elle vient ! L’expérience présente n’est pas la fin de tout, mais il faut la vivre. Comme les Israélites à Babylone, nous sommes appelés à prendre part à la vie de la cité, à intercéder en sa faveur, à rechercher son bien. Sans céder ni au repli sur soi, ni à l’esprit du monde actuel.
À mesure que notre société s’écarte des valeurs qui découlent de la foi chrétienne, notre situation de minorité apparaît de manière plus évidente. Dans ce contexte, l’engagement pour le bien commun, pour avoir un impact, nécessitera souvent de nous associer avec d’autres : avec des chrétiens qui ne partagent pas totalement notre compréhension de l’Évangile, ou avec des personnes qui ne partagent pas notre foi, mais dont la vision rejoint la nôtre pour une cause particulière. De nombreux articles de ce numéro de Christ Seul se font l’écho de projets et d’actions portés ainsi, collectivement, dans le domaine social, humanitaire, le soin de la création, la construction de la paix…
L’état de notre monde peut paraître désespérant. Pourtant, « c’est dans ce mondelà que Dieu nous attend, c’est ce monde-là qu’il aime et qu’il n’abandonne pas1 ». À nous d’y être des témoins fidèles, actifs et porteurs de bénédictions !
