Article 2 – Jésus-Christ

 Dans Confession de foi

Nous  croyons en Jésus-Christ, la Parole de Dieu incarnée. ll est le Sauveur du monde qui nous a délivrés de la domination du péché. ll nous a réconciliés avec Dieu en s’humiliant lui-même et en se ren­dant obéissant jusqu’à la mort sur la croix1. Il a été reconnu Fils de Dieu avec puissance par sa résurrection d’entre les morts2. Il est le chef de l’Église, le Seigneur exal­té, l’Agneau immolé qui reviendra pour régner avec Dieu dans la gloire.
« Car personne ne peut poser un autre fonde­ment que celui qui a été posé: Jésus-Christ »3

Nous confessons que Jésus est le Christ, le Messie, par qui Dieu introduit la nou­velle alliance pour tous les peuples. Il est né de la des­cendance de David ; en lui, s’accomplissent les promes­ses messianiques données à lsraël4. En tant que prophète, il a proclamé la venue du règne de Dieu et a appelé chacun à la repentance. En tant qu’enseignant de la sagesse divine, il a révélé la personne de Dieu comme un Père aimant et il a fait connaître aux hommes la volonté de Dieu quant à leur conduite. En tant que souve­rain sacrificateur fidèle, il a fait l’expiation de nos péchés une fois pour toutes et main­tenant il intercède pour nous. En tant que roi qui a choisi le chemin de la croix, il a révélé le caractère de« serviteur» du Dieu tout-puissant5.

Nous reconnaissons que Jésus est le Sauveur du monde6. Dans son minis­tère de prédication, d’en­seignement et de guérison, il a apporté le pardon des péchés et la paix à ceux qui étaient proches comme à ceux qui étaient loin7. Il a appelé ses disciples à le sui­vre et à vivre le Royaume de Dieu ; il a posé ainsi le fondement de la nouvelle commu­nauté de foi8.  Au sein de ses souffrances, il a aimé ceux qui le faisaient souffrir et ne leur a pas résisté violem­ment, nous donnant ainsi un exemple à suivre9. Il a versé son sang sur la croix et offert sa vie au Père ; il a porté les péchés du monde et nous a réconciliés avec Dieu10.  Alors Dieu l’a ressuscité des morts ; ainsi il a vaincu la mort et désarmé les puissances du péché et du mal11.

Nous reconnaissons que Jésus est le Fils unique de Dieu, la Parole de Dieu incarnée. Il a été conçu du Saint-Esprit et est né de la vierge Marie. Parfaitement homme et tenté comme nous, cependant sans péché, il est l’être humain dans toute sa perfection12. Parfaitement divin, il est celui en qui habite toute la plénitude de Dieu. Lors de sa vie terrestre, Jésus entretenait une relation intime avec son père céleste et il enseignait ses disciples à prier en disant « Abba, Père »13. Il est l’image du Dieu invisible. Toutes choses ont été créées par lui et pour lui, car il est avant toutes choses14.

Nous reconnaissons que Jésus-Christ est la tête de l’Église qui est son corps15. En tant que membres de son corps, nous sommes en Christ et Christ habite en nous. Dynamisée par cette relation personnelle avec Christ, l’Église poursuit son œuvre de miséricorde, de justice et de paix dans un monde déchu16.

Nous adorons Jésus-Christ comme celui que Dieu, le Père, a souverainement élevé et fait Seigneur de tous. Il est notre Seigneur et sera le Seigneur du monde bien qu’il n’ait pas encore été reconnu comme tel. Nous vivons dans la certitude qu’il reviendra et que par lui toute l’humanité sera jugée. Il est celui que tout le monde reconnaîtra comme souverain, l’Agneau qui régnera aux siècles des siècles17.

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Enjeux

Cet article manifeste l’enracinement de la christologie des anabaptistes-mennonites dans la lignée des grandes Confessions de foi (Symbole des Apôtres, Nicée-Constantinople, Chalcédoine).

Tout en reconnaissant la valeur des formulations théologiques traditionnelles, l’article rappelle qu’il ne suffit pas de professer une bonne doctrine, mais qu’il est nécessaire de suivre Jésus.

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Commentaire

I-  Cet article exprime la compréhension biblique de la personne de Jésus-Christ d’un point de vue anabaptiste-mennonite. Il souligne, entre autres, l’obéissance et les souffrances de Jésus dans son œuvre expiatoire. Il s’est humilié et s’est rendu serviteur, c’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé. Cet article met l’accent sur le rôle important de la communauté de foi dans laquelle le croyant peut expérimenter l’Évangile de Jésus-Christ, ainsi que sur le rapport étroit entre la foi et l’éthique, et sur le caractère éminemment pacifique du Christ. Ces thèmes se trouvent au cœur même de l’Évangile.

II- Dans certaines traditions protestantes, le Messie (l’Oint) est caractérisé par ses fonctions de prophète, de sacrificateur et de roi, trois fonctions pour lesquelles il fallait recevoir l’onction à l’époque de l’Ancien Testament (Es 61,1 ; Ex 29,29 ; 1 S 10,1). Cette Confession de foi présente également Jésus comme enseignant, une caractéristique qui ressort particulièrement de la littérature sapientiale de l’Ancien Testament (par ex. certains Psaumes, les Proverbes, les livres de Job et de l’Ecclésiaste). En tant que disciples de Jésus, nous reconnaissons son quadruple ministère.

III- Au cours des 4e et 5e siècles, l’Église ancienne a formulé sa pensée sur la Trinité (concile de Nicée-Constantinople en 381) et sur les deux natures, humaine et divine, du Christ (concile de Chalcédoine en 451). Même si le Nouveau Testament n’utilise pas certaines expressions théologiques pour parler de Jésus-Christ, la plupart des anabaptistes du 16e siècle reconnaissaient, de manière explicite ou implicite, le bien-fondé de ces formulations. Par exemple, Pilgram Marpeck faisait souvent référence à l’incarnation, à la Trinité et aux deux natures du Christ dans ses écrits. Cette façon de parler de Jésus-Christ se révèle très utile quand elle explicite ce que le Nouveau Testament exprime de façon implicite.

IV- En tant que Fils de Dieu, Jésus-Christ partage pleinement le caractère et l’œuvre du Dieu trinitaire (Mt 11,27 ; Jn 1,1-3. 7-8 ; Col 1,15-20 ; Ep 1,3-14). La Bible enseigne par exemple que le Christ a participé à la création, et qu’il était un avec Dieu dès le commencement (Col 1,16). De même l’unité profonde de Jésus-Christ et du Saint-Esprit au travers du Père est révélée dans les paroles de consolation que Jésus adresse à ses disciples : « Le Défenseur, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit moi-même » (Jn 14,26). Lorsqu’il était sur terre, Jésus appelait Dieu « Abba », terme araméen qui exprimait toute la tendresse d’une relation père-enfant et dont l’équivalent français serait «papa».

V- En ce qui concerne l’enseignement sur l’humanité et la divinité du Christ, la Bible n’utilise pas le terme de « nature » comme l’ont fait les Pères de l’Église. L’emploi de ce mot permet cependant de concilier les affirmations diverses du Nouveau Testament à propos de notre Seigneur. En l’homme Jésus de Nazareth, le Dieu créateur et éternel fut pleinement incarné.

Nous ne devrions privilégier ni son humanité, ni sa divinité. Négliger la divinité de Jésus affaiblit irrémédiablement son œuvre de salut ; négliger l’humanité de Jésus affaiblit son incarnation et déséquilibre notre spiritualité et notre témoignage en favorisant le retrait hors du monde.

Notes

1-  Ph 2,5-8
2-  Rm 1,4
3-  1 Co3,11
4-  257,13-16;Es 9,1-6;Rm 1,3;2 Co 6,18
5-  Es 42,1-9 ;Mt 4,17 ;Lc 4,43-44; Mt 5-7;Hé 2,17;1 Pi 3,18;Rm 8,34; Hé 7,25 ;Jn 18,36-37; Ap 5,8-14;7,17
6-  Ac 4,12; 1 Jn 4,14
7-  Ep 2,13-22
8-  Mc 3,13-19
9-  Mt 26,50; 1 P 2,21-23
10- Lc 23,46;Rm 5,18;2Co 5,19
11- Col 2,15; Ep 1,20-21
12- Hé 4,15;Rm 5,14-21;1P 2,21
13- Mc 14,36;Mt 6,9-13;Rm 8,15;Gal 4,6
14- Col 1,15-17.19
15- Ep 1,22-23
16- Col 1,24
17- Ac 17,31 ;Ph 2,11 ;Ap 5,12-14

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