Éponge ou filtre ?

L’affaire a fait du bruit, de la casse et des morts. La publication des caricatures de Mahomet a fâché tout le monde, sans exception.
Sans tenter de départager les gentils des méchants dans l’histoire, ce cas extrême me force à un constat : les informations reçues, des dirigeants ou des médias, ne laissent pas indifférent. On pense et on agit en fonction d’elles, en choeur, en masse. Quelles que soient les nouvelles reçues, c’est presque automatique.
Je sens comme une menace planant sur ma liberté. A mon insu, les médias pourraient me dicter ma pensée, mon action. Je ne vais pas casser du sucre sur le dos de la liberté de la presse, qui est assez bonne pour permettre à ce journal-ci d’exister. Mais je dois constater que, tel un papier absorbant super absorbant, j’intègre parfaitement l’esprit du temps ; je me comporte comme tout le monde. Dans quelle mesure suis-je le produit de ce que j’entends, de ce que je lis ? Est-ce que je me conforme trop à la moyenne ? Jusqu’où suivrai-je mes contemporains ?
Mais les informations quotidiennes ne tombent pas sur une terre vierge. Même d’une naïveté à pleurer, j’ai des outils pour amortir le choc de l’actualité et de son terrible blabla propagandiste. J’ai les moyens d’un comportement juste. Car je suis forgée d’autres nouvelles que celles de TF1. De la bonne, surtout, qui m’offre une grille de lecture des infos de tous les jours, et un exemple imbattable de comportement. Agir de manière juste, sans se laisser bercer par le vent ambiant. J’ai un modèle, qui me force à rester vigilante. Car rien n’est acquis. C’est si insidieux. Perfide. Invisible. On ne se pose même pas la question de la justesse de ce que l’on fait, du lieu où l’on va, de ce que l’on achète. Parce que vous mangez du poulet en ce moment, vous ?