L’Édito : Banlieues

 Dans Christ Seul, Edito

Les violences que connaît la France ces jours ont été déclenchées par la mort tragique de deux jeunes ; amplifiées par la force d’emballement des images (pages 4-5), exacerbées par des paroles dont je ne voudrais pas dans la bouche de mes enfants…Ces violences sont condamnables au regard des lois et au regard de la morale. Mais attention : faire des étrangers les boucs émissaires, c’est un fonds de commerce démagogique et immoral. Nous ne pouvons nous laisser aller à la haine envers les étrangers, nous qui, chrétiens, suivons un homme ayant connu la situation de réfugié en Egypte.Par ailleurs, il ne faudrait pas « oublier l’immense majorité des hommes, des femmes, des enfants et des jeunes qui se débattent dans une pauvreté extrême et aspirent à l’espérance, au bonheur, au calme et à la paix ; ces gens font preuve d’un courage extraordinaire et exemplaire… » Action Quartiers (voir page 8) est bien placée pour s’exprimer ainsi. Ce qui frappe au niveau des autorités, c’est une manière de diriger à vue : quand la crise éclate, on prend quelques mesures, qu’on détricote ensuite. L’absence d’une vue à long-terme est peut-être ce qui fait le plus défaut. Nous pouvons prier pour les autorités et leurs représentants en ces temps difficiles : pas pour bénir tout ce qu’elles entreprennent, mais pour qu’elles gardent le sang-froid nécessaire afin d’agir avec justice. Prier pour la population des banlieues, pour les victimes. Prier pour ceux qui oeuvrent sur le terrain pour le shalom de la ville.

QUELLES CAUSES ?

Quelles sont les causes profondes d’un mal-être qui se transforme en agressions en tout genre ? Il n’y a pas de réponse simple. L’exclusion sociale en fait largement partie ; exclusion aux frontières de l’Europe… et au milieu de nos villes. L’évangile de Jésus est la réponse au mal-être. Des signes de solidarité et de paix sont posés ici ou là par des chrétiens, en Colombie (pages 26-27) ou par des jeunes engagés dans les quartiers difficiles (pages 16-17) ; c’est formidable, est-ce suffisant ? Combien d’églises présentes dans les banlieues ? Question plus redoutable encore : où sont les chrétiens prêts à habiter les banlieues ? J’en connais : que Dieu renouvelle leur engagement. Celui dont nous allons bientôt fêter la naissance a connu l’exclusion : pas de place dans l’hôtellerie. Il vivra plus tard parmi la racaille de Galilée, l’équivalent des banlieues actuelles. Qui répondra aujourd’hui à son appel à le suivre ?

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