Deus absconditus : le Dieu qui est caché

 Dans Christ Seul, Ebullition

Lors de la conversion, on fait l’expérience de Dieu dans nos vies. On le voit agir autour de nous, on le sent agir en nous. Un dialogue est établi : on prie et il nous répond ; il parle, et nous l’écoutons. Et un jour, c’est le drame.

On se réveille un matin: seul. On remue les tréfonds de son âme, mais il n’y a nulle trace de la présence du Père.
« Accusé Haldemann ! Vous êtes reconnu coupable du pire des crimes : je vous condamne à la non-présence de Dieu !!!
– Qu’ai-je fait pour mériter ça ? »

Bon, en cherchant un peu, la liste est monstrueusement longue. En se croyant responsable de cette situation, on réagit en conséquence. On demande pardon à toutes les personnes connues, on confesse tous les péchés qu’on a pu commettre, on en parle à des frères et soeurs en Christ qui prient pour nous. Résultat : rien ne change, et Dieu reste muet. Parfois, à l’instar de David, on crie à l’Éternel (Ps 22,2-3,) et la prière destinée au Père ricoche lamentablement sur le plafond de la chambre. Au final, tout ce qu’on ressent, c’est l’impression de s’être fait jeter par Dieu.
« Qu’ai-je fait ? »
Mais RIEN ! Hardi, compagnon! Car ton Dieu ne t’as pas abandonné, et il ne le fera jamais. (Dt 31,8) On ne peut rien faire qui nous prive de l’Amour du Père, Jésus est mort et ressuscité pour ça. Il est même fidèle avec l’infidèle !

« L’Éternel marchera lui-même devant toi, il sera lui-même avec toi, il ne te délaissera point, il ne t’abandonnera point ; ne crains point, et ne t’effraie point. » Deutéronome 31, 8

Seulement voilà : si Dieu a promis qu’il serait toujours avec nous, il n’a jamais dit qu’on le sentirait toujours près de nous. Job savait ce qui lui arrivait : « Mais si je vais à l’est, Dieu n’y est pas. Si je vais à l’ouest, je ne le trouve pas. Est-ce qu’il est occupé au nord ? Je ne le vois pas. Quand je reviens au sud, je ne l’aperçois pas. Pourtant, il connaît bien le chemin que je prends. S’il me fait passer par le feu de la souffrance, j’en sortirai pur comme l’or » (Job 23,8-10).

Si nous ne savons pas où est Dieu, lui sait où nous sommes, et pendant l’épreuve, il travaille dans le secret de nos coeurs. Si malgré ce vide qui a la forme de Dieu, nous continuons à suivre ses traces, sans nous éloigner de sa route, alors nous sortons plus purs de cette épreuve. Évidemment, sur la balance de la réalité, face au poids de la pratique, la théorie ne pèse pas lourd. Mais ayons confiance en Dieu qui, où qu’il soit et même si nous ne comprenons pas ce qu’il fait, est en fait occupé à nous faire du bien (Rm 8,28).
C’est une réalité qu’il faut accepter. Quand bien même l’accusateur profitera de cette épreuve pour nous ébranler, et profitera de chacune de nos chutes pour nous accabler encore plus et tentera de nous faire lâcher prise, chérissons les souvenirs que nous avons de la présence de Dieu et de ce qu’il a fait pour nous jusqu’à maintenant ; attendons-nous à lui, dans la louange et le silence de la prière. Pendant cette traversée du désert, plus que jamais accrochons-nous à lui comme Jacob l’a fait à Penouel : « Je ne te lâcherai pas. Bénis-moi d’abord ! »(Gn 32,27).

En priant que nos pieds ne chancellent pas, que nous ne déviions pas du chemin étroit et que nous sortions du feu plus purs que jamais.

« Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné, et t’éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes ? Mon Dieu! Je crie le jour, et tu ne réponds pas; la nuit, et je n’ai point de repos. » Psaume 22,2-3

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