Chef de chantier en Afrique

 Dans Christ Seul, Explorer

Daniel Muller : Gérard, tu viens de rentrer de ton troisième séjour en Afrique, peux-tu expliquer ta motivation et ta démarche ?
Gérard Klopfenstein : A l’issue d’une réunion du Comité de Mission à laquelle j’assistais en tant que délégué de l’assemblée de Ligny et où on avait évoqué la nécessité de donner un coup de main pour une construction à Am Sénéna au Tchad, le fait d’être cette personne s’est alors imposé à moi. Comme poussé par une force intérieure, j’en ai aussitôt parlé à mon frère Philippe et à mon cousin Gilbert. C’est comme cela que tout s’est mis en route.

D.M. : Comment, toi, chef de culture dans une ferme, as-tu pu devenir chef d’un chantier de construction ?
Gérard Klopfenstein : On dit souvent que les paysans savent tout faire ! C’est vrai que j’avais eu l’occasion de faire des rénovations importantes dans la maison familiale, et que je m’étais familiarisé depuis longtemps avec les techniques nécessaires…

D.M. : Mais comment adapter ces techniques dans un milieu si différent ?
Gérard Klopfenstein : Ce qu’il faut, c’est écouter ceux qui ont l’expérience de ces pays, et mon frère et mon cousin ont été pour moi de précieux conseillers, car ils connaissent bien l’Afrique tous les deux. Et puis, écouter les missionnaires sur place qui connaissent les gens et le milieu, mais aussi les gens du pays qui sont nos auxiliaires. Respecter les modes de fonctionnement, et toujours, observer, réfléchir, faire des choix qui permettent d’utiliser au mieux l’argent et les bras.

D.M. : Concrètement…
Gérard Klopfenstein : Ne pas hésiter à utiliser l’artisanat et les matériaux locaux, être toujours à l’affût d’astuces… En fait, dans ces stations missionnaires, on trouve tout un tas d’idées originales, d’inventions qui permettent de trouver des solutions économiques et pratiques.

D.M. : Et ta relation avec les ouvriers avec lesquels tu as travaillé, avec les gens du pays, chrétiens ou non ?
Gérard Klopfenstein : J’ai beaucoup apprécié les relations de confiance qui se sont établies entre les équipes locales et moi, que ce soit au Tchad ou au Burkina Faso. Confiance et je dirai même affection. Je n’étais pas avec eux pour seulement commander, mais je travaillais avec eux, même si c’était à moi de décider ! D’ailleurs, que ce soit le chef du village ou l’imam, ils ont témoigné de l’intérêt pour ce qui se faisait par des visites sur le chantier ou par des paroles positives. Le repas d’adieu organisé en mon honneur, repas partagé à même le sol sur des nattes, la main dans le même plat, a été pour moi et pour eux un moment fort.

D.M. : Quel impact au niveau du témoignage chrétien ?
Gérard Klopfenstein : Tous savent pourquoi nous sommes là, et le respect que nous témoignons pour la prière musulmane par exemple, pour eux-mêmes, ajouté à la présence aimante et dévouée de l’équipe missionnaire en place, tout cela permet des échanges. La réputation de notre Dieu manifesté en Jésus Christ est assurée… Et la prière, notre prière, celle des Eglises locales qui comptent jusqu’à 500 membres, contribuent à l’action de Dieu dans les cœurs.

D.M. : Penses-tu retourner en Afrique pour te rendre utile encore ? 
Gérard Klopfenstein : Oh oui ! Mais mes accidents de santé sur place me commandent d’être prudent… Pour le moment… C’est une expérience tellement enrichissante…Et puis, être soutenu comme je l’ai été par le Comité de Mission, à tous les points de vue, c’est vraiment formidable !

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