L’édito : Direction

 Dans Christ Seul, Edito

La crise autour du Contrat Première Embauche (CPE) a occupé le devant de la scène pendant deux mois. J’ai constaté autour de moi des avis très partagés : manipulation des jeunes et des foules ; obscurantisme des syndicats ; admiration pour la mobilisation des jeunes ; défense des jeunes à l’ère du jetable ; défense des patrons à l’époque de la concurrence mondialisée ; nécessité d’adaptation à la conjoncture économique ; mécontentement français chronique… Ces avis reflètent souvent la situation sociale de celui ou de celle qui s’exprime. Le patron réfléchit et se positionne à partir de son statut et de son rôle. Le jeune poursuivant des études brillantes souhaite le faire sans perturbation. Le jeune qui galère critique une mesure qui le fragilise davantage. Le syndicaliste défend les acquis. On pourrait continuer… Notre milieu social et nos intérêts influencent notre perception de la réalité.

REGARDS CROISÉS

Chaque avis – ou presque… – exprime un point de vue qui a une certaine validité. Un point de vue, donc une validité partielle. Ce qui est utile alors, c’est de croiser les points de vue, pour élargir le regard des uns et des autres. Les « métis », à cheval entre deux mondes, sont précieux. Dans ses lettres, l’apôtre Paul s’est adressé aux patrons et aux employés de son temps : les maîtres et les esclaves. Il l’a fait, car il devait y avoir des tensions entre eux au sein des communautés chrétiennes. A chaque fois, Paul s’adresse aux deux groupes et les invite à un regard croisé. Il ne prône ni l’insurrection des esclaves ni l’ordre de droit divin. Ni la résignation ni l’oppression. Aux uns, il demande une subordination révolutionnaire, aux autres une humanité révolutionnaire. Et il leur indique un lieu où se retrouver : au sein de la communauté chrétienne, dans l’écoute de la Parole de Dieu et la fraction du pain. L’Evangile est-il l’équivalent du dialogue, de la concertation, de la négociation ? Non ! Toute la Bible indique une direction : Dieu prend la défense des plus faibles, non des plus forts. Jésus, Victime innocente, est justifié par la résurrection. Dans son contexte, l’apôtre Paul est allé le plus loin possible dans la critique de l’esclavage. Le peuple de Dieu, dans l’Ancien et le Nouveau Testament, doit incarner une politique pour le faible. Pour avancer dans cette direction, le dialogue et les regards croisés sont nécessaires. Mais ne nous trompons pas de direction !

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