Un nouveau départ

 Dans Christ Seul, Connecter

20 ans après son tournage, « The Radicals » (connu à l’époque sous le titre « l’Affaire Sattler ») sort en DVD. Après le film en salle, après la cassette vidéo, voici une troisième naissance pour le seul long métrage évoquant les débuts de l’anabaptisme. Max Wiedmer, coordinateur du tournage en Europe, revient sur cette aventure et ce nouveau départ.

CHRIST SEUL : Quand le film a-t-il été tourné ?
« The Radicals » a été tourné en 1987 pendant quatre semaines, après plus d’une année de préparation. 80 % du film a été tourné en Alsace, 20 % en Suisse ; quelques images de la Forêt Noire figurent également dans le film.

D’où le projet est-il venu ?
Une association de quelques jeunes mennonites américains, « Sisters and Brothers », a eu la volonté d’adapter le livre « Pilgrim Aflame », de l’évangéliste mennonite américain Myron Augsburger. Le film retrace les débuts de l’anabaptisme à travers les vies de Michael Sattler et de son épouse Margaretha.

Pourquoi ce film a-t-il fini par se faire en Europe ?
J’ai rencontré Myron Augsburger en France, et j’ai appris que ce projet était en route et devait être tourné aux Etats-Unis, dans des décors reconstitués. Je lui ai suggéré de le tourner en Europe, dans des décors naturels, en trouvant tout le personnel nécessaire, et en amenant d’Amérique uniquement les acteurs principaux et l’équipe de tournage.

Le film a-t-il nécessité beaucoup de préparation ?
Les Américains m’ont envoyé le scénario, et nous avons fait l’inventaire de tout ce qui était nécessaire pour le tournage. L’équipe américaine a fait le voyage après cette préparation, pour un repérage complet des lieux : Rouffach, Colmar, Strasbourg, l’écomusée d’Alsace, la cathédrale de Bâle… 60 % du film a finalement été tourné à l’écomusée d’Ungersheim. Nous avons été très bien reçus partout. L’équipe de production a recherché des acteurs pour les rôles principaux, en donnant la chance à certains de changer de leur registre habituel. Wilhelm Reublin par exemple, était joué par Daniel Perrett, un acteur plutôt habitué aux rôles de play-boy dans les soap-operas. Margaretha Sattler (Leigh Lombardi) avait tourné dans quelques films de Disney, Michael Sattler (Norbert Weisser) a eu différents seconds rôles…

Le bénévolat a-t-il joué un rôle très important ?
Nous avions entre 50 et 500 bénévoles chaque jour de tournage, à côté de l’équipe de tournage et des acteurs qui représentaient 40 personnes. La plus grande scène nécessitait 400 paysans attaquant 60 cavaliers. Il y a eu des seconds rôles parlés, joués par une troupe de théâtre anglophone de Bâle ; quelques autres seconds rôles muets choisis pour leur physique et leur expérience au théâtre. Les mennonites du coin ont quasiment fourni l’intégralité des autres figurants que l’on voit dans le film. Beaucoup ont répondu à l’appel, intéressés par cette entreprise inédite. Un groupe différent s’occupait aussi de la cuisine ou d’autres aspects logistiques… Notre budget, respecté, a été de 1 million de $ et le film terminé a été estimé à 7 millions de $ par Hollywood. En d’autres termes, une valeur de 6 millions a été apportée par le bénévolat.

Quel était le but du film ?
Raconter en 90 minutes et d’une manière simple l’histoire des débuts de l’anabaptisme. D’autant qu’il n’existait rien d’équivalent sur ce sujet. Le film était principalement destiné à une clientèle américaine. Il a mis du temps à sortir par la suite en raison d’une cascade de rachats et de ventes de maisons de production.
Comment a-t-il été distribué ? Cela a été une distribution « à la Billy Graham », plutôt dans les Eglises américaines, ou au cours de projections publiques dans les villes lors de tournées. Il n’a pas eu de vraie carrière commerciale ; l’investissement a fini par être remboursé au bout de 12 ans.

Quel a été l’impact du film ?
Comme c’est un film en costume qui se passe au XVIe siècle, il ne vieillit jamais. C’est le vrai intérêt du film, utilisable – et utilisé – tout le temps par les catéchumènes, les écoles du dimanche, les églises, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe. Les gens ont peut-être oublié ce film dans nos milieux, une nouvelle génération va pouvoir être touchée grâce au DVD. Le DVD américain est sorti en 2006, avec une version espagnole. La version française sort avec ses propres sous-titres, et ses propres bonus. Toute l’écriture du sous titrage a été revue ; il y a des partages en chapitres, des interviews de Robert Baecher et Claude Baecher, ainsi qu’une intervention de Hanspeter Jecker du Bienenberg au cours d’une visite de sites anabaptistes dans l’Emmental suisse ; Regula Fanckhauser, propriétaire de la ferme du « Taüferversteck », une cache anabaptiste de l’Emmental, s’exprime ainsi que Wolfgang Krauss, du Comité mennonite allemand pour la paix. Le film dure 100 mn, avec 90 mn de bonus.

Quels souvenirs marquants restent de ce tournage ?
Lors du tournage de la grande scène de bataille avec 60 cavaliers et 400 figurants à pied, nous avions absolument besoin de neige sur le lieu du tournage. Neige qui manquait cruellement cet hiver-là, notamment à Movelier dans le Jura suisse pour cette scène. La neige est tombée 48 heures avant le jour prévu, et nous avons finalement eu 30 cm de poudreuse bien utile pour cacher les bottes un peu trop modernes de la plupart des figurants…

« The radicals » : film en version originale, doublé en espagnol, et sous-titré en français, allemand ou espagnol.
Informations et commande : auprès d’Affox ou de Max Wiedmer, tél. 03 89 08 70 20.
Prix : 25 €/ dvd ou 10 dvd à 190 € pour commande groupée. Frais de port en sus.
Les dvd sont aussi disponibles au Bienenberg.

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