Ne pas pouvoir partir

 Dans Christ Seul, Stimuler

Comment vivre une coupure quand on ne peut pas prendre de vacances pour raisons financières ou professionnelles ? Réflexions, témoignage et chiffres parlants…

Acheter une maison, avoir une retraite ou un salaire peu élevé, un travail très prenant qui ne permet pas de prendre facilement des vacances…, la liste est loin d’être exhaustive. Il y a des moments, quelques fois de longues périodes, de notre vie où il est difficile voire impossible de prendre des vacances. Face à cette réalité souvent source de frustrations, seule une démarche d’acceptation peut ouvrir un chemin inventif et créatif. Ne pas prendre des vacances au sens classique, mais mettre de « la vacance » dans notre vie, vivre des coupures quand le besoin s’en fait sentir. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : l’être humain a besoin de se reposer, de prendre du temps, de couper avec ce qui devient trop envahissant, pour lui-même, le couple ou la famille. L’absence de coupures dans un quotidien surchargé peut parfois engendrer des ruptures physiques ou psychiques dans notre vie ou celle de nos proches.

SABBAT = LIBERTÉ !

La Bible ne parle pas de vacances, mais de temps de repos et ce dès la création. Le sabbat, les temps de fête, l’année sabbatique, le jubilé sont donnés à l’être humain. Ils sont synonymes de liberté. Dans Exode 20,8 il est question de « se souvenir du sabbat » et dans Deutéronome 5,12, de « garder le jour du sabbat ». L’absence de sabbat, c’est l’esclavage. Jésus ponctue son quotidien bien chargé par des temps de repos. Régulièrement, il se met à l’écart, va chez ses amis. Il encourage souvent ses disciples à faire de même.

PETITES PAUSES

Il existe de nombreuses manières de prendre du temps pour se reposer : marcher, lire, jardiner, retrouver des amis, de la famille ou se mettre à l’écart. Il est intéressant d’entendre nos aïeux qui n’avaient pas de vacances : « C’était difficile,mais on savait aussi se donner du bon temps, se réjouir autour d’un bon repas, s’inviter entre cousins, aller deux jours au Salon de l’agriculture, aller à la chorale, se libérer pour les cours bibliques, partir un après-midi. »

COUPURE EXCEPTIONNELLE

Nous pouvons aussi relever que des figures bien connues de la Bible semblent avoir eu besoin de vivre une coupure particulière après des temps forts, émotionnellement bien chargés. Marie, après l’annonciation, part trois mois chez sa cousine Elisabeth, elle-même enceinte. Jésus, après son baptême, passe 40 jours au désert. Paul, après sa conversion, part pour l’Arabie ; on ne sait combien de temps ni ce qu’il y a fait. Il peut y avoir aussi dans notre vie des moments où nous pouvons avoir besoin de coupures exceptionnelles, nécessaires peutêtre, pour prendre du recul, réaménager notre vie psychique. A chacun de voir comment mettre en « jachère » ses terres intérieures, afin que, reposées, elles fructifient.

DES « ENTRACTES » BIENVENUS : TÉMOIGNAGE
Professionnellement, nous n’avons pas pu prendre de vacances pendant longtemps, étant agriculteurs. Cependant, chaque fois que nous l’avons pu, nous nous sommes évadés du train-train habituel.
Début mai, nous emportions un pique-nique et nous partions après le culte cueillir du muguet. Les enfants étaient ravis et c’était à celui qui avait le plus gros bouquet. Nous rentrions pour l’heure de la traite, mais cet après-midi de détente nous revivifiait.
En hiver, c’était le temps des veillées chez un ami, un cousin ou à la maison et nous évoquions des souvenirs communs. Il y avait aussi les répétitions de chorale du jeudi soir qui se terminaient chez nous autour d’un café où les discussions étaient animées. Le frère Alfred Kohler nous assura un soir que les hommes finiraient par marcher sur la lune ! Etait-ce possible ? Bien sûr que non ! Pourtant, l’avenir nous a prouvé qu’il avait raison.
La coupure la plus importante dans notre routine était la sortie de l’assemblée le 15 août. Il fallait préparer ce « voyage » : nous en parlions des mois durant. Prévoir l’itinéraire, trouver l’endroit où s’arrêter vers midi et dénicher un resto qui accepte un autobus entier avec le pique-nique, ce n’était pas évident ! Mais quelle joie pour tous de se retrouver toute une journée, de chanter de bons vieux refrains, de raconter des anecdotes sympas ! Cela faisait beaucoup de bien !
Depuis, nous avons eu la possibilité de prendre des vacances, mais ces moments privilégiés « d’entractes » sont très précieux dans notre souvenir.
Merci à notre Père céleste pour toutes les joies, petites et plus grandes, dont il a jalonné notre route.
MARIETTE GRABER, ASSEMBLÉE DE BELFORT

 

LES UNS PARTENT, D’AUTRES MOINS…
21 millions de Français ne partent pas en vacances, dont 8 millions pour des raisons financières. Ne pas partir en vacances est très lié à la faiblesse des revenus du ménage. Ainsi en 2004, la moitié des individus les plus aisés sont partis à la fois en été et en hiver en 2004, soit cinq points de plus qu’en 1999. Pour les plus modestes, cette hausse n’est que de deux points et ne concerne qu’un dixième des individus. Ils ne prennent en moyenne que 10,7 jours de vacances par an, contre 26,4 jours pour les plus riches.
SOURCE : INSEE

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