La maîtrise de soi

 Dans Christ Seul, Stimuler

Avec cet article, la série sur le fruit de l’Esprit Saint et ses neuf qualités se termine. De l’amour à la maîtrise de soi, tour d’horizon de ce que Dieu par son Esprit souhaite développer chez les croyants et dans l’Église.

Aborder la maîtrise de soi n’est pas une mince affaire. Ce « dernier » fruit de l’Esprit est bien difficile à cerner. Les commentaires bibliques ne me donnant que peu de détails, je me suis lancée dans une recherche Internet… Que de surprises ! Entre les sites de développement personnel et de philosophies orientales, jusqu’à ceux des sciences occultes, la « maîtrise de soi » pose bien des problèmes, et génère bien des discours.
Le christianisme n’en est d’ailleurs pas exempt. Le mot grec « egkrateia » traduit par « maîtrise de soi » ou « tempérance » a donné son nom aux Encratites. Cette secte chrétienne du deuxième siècle après J.-C. prônait un rigorisme moral extrême, bannissant certains excès certes, mais également toutes relations sexuelles même dans le mariage. Sorte de pharisaïsme chrétien dans lequel les lois et les désirs de contrôle étaient devenus des dieux. Et on n’en était qu’au début de l’histoire de l’Église !
Ainsi, quels que soient le contexte et la culture environnante, l’être humain est et sera, de tout temps, en proie à ce grand dilemme : que faire de ses passions, désirs, pulsions, de toutes ces forces vives en lui qui le poussent inexorablement vers plus, toujours plus de vouloir, d’avoir, de savoir, de pouvoir ? Difficile équilibre pour l’être humain basculant tour à tour d’un extrême à l’autre, entre déni de son incarnation et recherche tyrannique d’un plaisir souvent divinisé…

STABILITÉ, MOBILITÉ, AMORTISSEMENT

Au cours de mes réflexions, m’est venue soudainement une image que j’aimerais vous soumettre. Sans doute parce que ce terme de « maîtrise de soi » évoque la solidité ou la stabilité, je me suis mise à la voir comme un pilier central, un tronc sur lequel les autres fruits s’articulent. La maîtrise de soi constituerait alors l’architecture du fruit de l’Esprit, son armature, je dirais même sa colonne vertébrale pour utiliser une image qui m’est familière, profession oblige.
Prenons donc l’exemple du rachis, pour une petite leçon de choses ou plutôt de physiologie articulaire et décrivons trois de ses qualités. Nous avons donc une colonne vertébrale verticale avec tout ce que cela représente de stabilité, rigidité, force et puissance ; à elle sont suspendus les organes vitaux ; sur elle s’accrochent les côtes qui viennent les protéger. Mais le Créateur a imaginé une deuxième merveille : cette colonne est constituée d’un empilement de petits cubes mobiles entre eux, montage complexe capable de se courber, s’incliner, tourner… Tout ceci pour permettre le mouvement, la fonction dynamique. Enfin, reste une troisième astuce formidable : cette colonne est précourbée (lordose, cyphose) et donc capable de bien des amortissements, acceptant de nombreuses variations ou chocs reçus quotidiennement lors de la marche, du saut, d’une chute…

QUELLE MAÎTRISE ?

Comment faire le lien avec la « maîtrise de soi » ? Ces mots il me semble, suggèrent trop souvent la rigidité. Comment résister à la tentation de vouloir nier ou à l’inverse de contrôler à l’extrême sa violence et ses appétits ?
L’image de la colonne vertébrale nous apprend que derrière une rigidité indispensable et protectrice, il est nécessaire de développer des capacités de bouger, s’adapter, absorber, restituer, exprimer tous ces élans présents en nous et autour de nous. Ces multiples sollicitations extérieures et internes vont déstabiliser nos façons d’être et de voir. Mais il n’y a pas de réelle « maîtrise de soi », sans acceptation, gestion et digestion de celles-ci.

NEUF FRUITS QUI N’EN FONT QU’UN

Ainsi, ces neuf fruits ou qualités du fruit de l’Esprit étudiés dans le chapitre 5 de l’épître de Paul aux Galates, ne sont pas sagement rangés les uns à côté des autres, mais totalement entrelacés. Il n’y a pas de fidélité sans amour, de bonté sans douceur, de bienveillance sans patience, et ainsi de suite. Quant à la « maîtrise de soi », elle pourrait sous tendre toutes les autres, car c’est effectivement à la modération et à la sobriété que nous sommes appelés dans toutes les expressions de notre consécration.
« Saint Esprit, viens à notre secours ! »

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DÉVELOPPEMENT DURABLE…
Pour cette raison même, faites, de votre côté, tous vos efforts pour développer votre foi, pour lui adjoindre l’énergie morale et lui faire produire une vie active et vertueuse. Que votre énergie morale s’accompagne de connaissance spirituelle. A la connaissance spirituelle, ajoutez la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi l’endurance dans l’épreuve, à cette attente patiente du secours divin, l’attachement à Dieu et une confiance toujours plus grande en lui. Enfin, à cet attachement à Dieu, joignez l’affection fraternelle qui vous conduira à l’amour. Si vous possédez ces qualités et si vous les développez sans cesse jusqu’à en être remplis, elles ne vous laisseront pas inactifs et sans fruit ; au contraire, vous ferez des progrès dans la connaissance de notre Seigneur Jésus- Christ.
2 PI 1,5-8 (PAROLE VIVANTE)

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