Des choix qui témoignent de (la) foi
Les modalités de début et de fin de vie changent, la définition de l’être humain évolue… Comment témoigner de sa foi par des choix responsables et des choix de vie ?
En Eglise, avec un groupe de personnes motivées de l’Eglise d’Altkirch-Birkenhof, nous avons souhaité nous joindre au débat citoyen convoqué par les Etats Généraux de la Bioéthique. Les rencontres officielles ont été clôturées, mais dans les chaumières, les discussions continuent bon train. Une flamme s’est allumée qui n’est pas près de s’éteindre. En quoi sommes-nous concernés par ces questions de bioéthique dans notre témoignage de l’Evangile ? Certains nous ont précédés, en milieu catholique par exemple, pour considérer les enjeux éthiques contemporains comme l’un des axes prioritaires de la « nouvelle évangélisation ». La bioéthique se situe au carrefour des découvertes scientifiques, de leur déploiement en technologie médicale et de ce qui fonde l’être humain. Une évangélisation centrée sur le Christ ne peut faire l’économie de ce qui touche à la vie, puisqu’il est Dieu fait homme venu parmi nous. Jésus n’a pas méprisé son être corporel, mais il l’a estimé suffisamment pour, à travers lui, sauver l’humanité. Dans la question du don d’organes en particulier, nous retrouvons plusieurs fondements de la foi et de l’éthique chrétiennes.
DONS D’ORGANES
• Notre corps ne nous appartient pas, nous sommes invités à le donner.
• Nous avons tout reçu, c’est pourquoi nous pouvons donner gratuitement.
• Nous sommes des êtres dépendant de Dieu, mais aussi les uns des autres.
• Nous pouvons évoquer notre mort (et celle de nos proches), sans être paralysés de peur, dans la perspective de notre résurrection en Jésus-Christ qui a vaincu le « dernier ennemi ».
DIAGNOSTIC PRÉNATAL
Dans un autre domaine de la bioéthique, il y a une force particulière dans le témoignage d’un couple ayant décidé de garder un enfant « atteint d’une affection d’une particulière gravité » : expérience de hauts et de bas, de craintes et de pas de foi, de pressions et de solitude. Leur chemin s’est frayé dans la présence fidèle de Dieu.
CHEFS D’OEUVRE
« Dans cette humanité, vous brillez comme des flambeaux dans le monde en portant la parole de vie » (Phil 2,15). John Wyatt, en termes inspirés, l’exprime ainsi : « Le chef d’oeuvre original, créé avec tellement d’amour et d’art, a été abîmé, défiguré, contaminé. […] La réflexion du caractère de Dieu se trouve tordue et masquée. Mais les grands traits du chef d’oeuvre original restent visibles à travers les imperfections. Sa conception continue de susciter l’émerveillement. » Notre rôle est de protéger et de restaurer les chefs d’oeuvre qui nous sont confiés, en harmonie avec les intentions initiales de l’Artiste. C’est là notre mission.
NOTE
1. John Wyatt, Questions de vie et de mort – La foi et l’éthique médicale, Editions Excelsis, Cléon d’Andran, 2009.