Église et paix : 60 ans
60 ans de témoignage pour la paix, cela se fête ! C’est au Bienenberg que Church and Peace (Église et Paix) a choisi de célébrer cet anniversaire, en présence d’environ 150 personnes venues de toute l’Europe, du 11 au 14 juin.
« Guide nos pas sur le chemin de la paix… » La réflexion de ces quelques jours portait sur l’articulation entre la vie de disciple, la communauté et la non-violence en tant que mission. Une thématique bien mennonite (ou qui devrait l’être), avec une interpellation qui nous est lancée : devant les si nombreuses situations de violence et d’oppression dans ce monde, que faisons-nous de notre liberté ?
« CE QUI M’A MARQUÉ… »
Ce qui m’a marqué, durant ces quelques jours, c’est :
• la diversité des associations, des projets ;
• la joie du groupe devant les nouvelles adhésions, le bonheur qu’avaient les gens à se retrouver – une grande famille ;
• le fait de savoir qu’il y avait dans la salle des personnes qui auraient toutes les raisons du monde de se haïr, car appartenant à des peuples qui se sont fait ou se font la guerre, mais qui étaient engagées ensemble pour la paix et la réconciliation, et qui pouvaient aussi faire la fête ensemble ;
• l’inauguration d’une nouvelle station du Chemin de la paix, offerte au Bienenberg par Church and Peace – une sculpture de Jan Piet van den Berg dédiée aux victimes de la violence dans le monde entier…
J’ai été encouragé de voir tant de personnes engagées pour la paix… On peut certes trouver certaines positions, certains projets, trop extrêmes. Ils ont au minimum le mérite de nous rappeler que les (mes ?) beaux discours sur la paix ne suffisent pas ; le shalom de Dieu se met en oeuvre ou n’est pas.
CHURCH AND PEACE, QU’EST-CE QUE C’EST ?
L’histoire de Church and Peace – comme celle du Bienenberg – s’enracine dans le traumatisme de l’après-guerre. Après le cauchemar, la prise de conscience n’est pas moins douloureuse : comment les Églises chrétiennes, à quelques exceptions près, ont-elles pu se laisser entraîner à faire le jeu des nationalismes aveugles qui ont déchiré l’Europe ? N’y aurait-il pas eu, pour des disciples de Jésus, d’autres moyens ? Et surtout, comment faire pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise ? Telles sont quelques-unes des questions qui ont conduit ce qui ne fut au début qu’une rencontre entre quelques individus à devenir en 60 ans un vaste réseau européen et interdénominationnel pour la paix, comprenant plus de 40 Églises, groupes ou associations.
Le but n’est pas de promouvoir la passivité face au mal et à l’injustice. Non : Church and Peace regroupe des associations, Églises, personnes, etc. qui cherchent à répondre aux injustices et violences de ce monde par des moyens pacifiques actifs. C’est ainsi, par exemple, qu’a été accueillie comme membre l’association Tabita dont l’un des programmes consiste à organiser des ateliers sur la construction de la paix entre les religions dans les anciennes républiques yougoslaves.