L’impact d’une oeuvre sociale

 Dans Christ Seul, Connecter

A l’occasion des 20 ans d’existence de l’ONG Bethesda à Cotonou au Bénin, Daniel et Marianne Goldschmidt étaient récemment sur place. Panorama d’une action au fil du temps.

En 2007, l’Organisation Non Gouvernementale BETHESDA du Bénin recevait le prix du projet le plus innovant à cause de son approche intégrée du développement. Quelle réalité se cache sous cette gratification ? C’est une version actualisée d’une histoire bien connue racontée par Jésus : un homme, contre toute attente, se reconnait le prochain d’un blessé de la vie. Au delà des soins d’urgence, il met en œuvre les moyens qu’il a sous la main pour extraire le malheureux de sa situation désolante et organise sa guérison à long terme.
Dans les années 60, la même compassion anime les pasteurs des églises du Sud Dahomey, alias Bénin qui n’ont pas accès aux ressources des églises mères plus aisées des pays du Nord. Ils adressent à un missionnaire mennonite cette requête : venez nous aider dans les domaines de la formation biblique, de la santé et de l’agriculture. Ils ont perçu dans la mission anabaptiste un interlocuteur fiable à cause de sa vision globale de l’église au-delà des dénominations, et du service du plus pauvre. Après les quinze années de clôture marxiste, la collaboration prend consistance et aboutit au début des années 90 à la fondation de l’Institut Biblique au Bénin et du Centre de Santé Béthesda à laquelle nous avons participé.

INNOVATIONS

Grâce entre autres à la Caisse de Secours, nous ouvrons les huit services de base nécessaires à une prise en charge des malades d’un quartier populeux et déshérité de la capitale. Nos successeurs confortent cette évolution vers un service hospitalier de référence pour les 150.000 habitants de la zone et au-delà pour certaines spécialités (notamment l’ophtalmologie, la chirurgie, la maternité). L’approche préventive n’est pas oubliée pour autant : protection maternelle et infantile, conseils aux familles, service social, approche médico-pastorale des malades graves et notamment ceux touchés par le cancer moderne des pays pauvres qu’est le SIDA.
Consciente que tous ces efforts restent trop limités pour être efficaces, l’ONG s’intéresse très tôt au milieu de vie des malades : pour consulter, ils quittent un habitat insalubre, inondé plusieurs mois par an et traversent des tas de déchets supposés combler les fondrières dans ce que l’on n’ose appeler des rues. Aucune amélioration durable de la santé n’est envisageable dans de telles conditions de vie. Dès 1993, un jeune ingénieur en environnement est recruté qui, en équipe, organise la suppression des 50 dépotoirs sauvage du quartier, la précollecte des déchets ménagers et leur incinération ou leur valorisation progressive avec l’aide notamment de bailleurs des églises allemandes (EDE) et française (le SEL). Après la décentralisation, le modèle d’organisation et l’expertise accumulée dans le domaine des déchets ménagers font de ce département de l’ONG (Développement Communautaire et Assainissement du Milieu D.C.A.M.) un partenaire incontournable des villes de tout le pays et s’étendent aux pays limitrophes (Togo, Niger) .
Mais les responsables de l’O.N.G. sont confrontés à d’autres blessures de la vie : la pauvreté des femmes, actrices pourtant essentielles de la santé familiale, compromet gravement tout effort de développement. Le département microfinances (PEBCo) est fondé en 1996 et propose des services à base communautaire à des taux avantageux. Aujourd’hui, il dessert à plusieurs centaines de groupements de femmes dans le pays et alloue plus de 2,5 milliards de FCFA (3.200.000 euros) de crédits annuellement.

BONNE GOUVERNANCE

Dans les années 2000, les innovations se poursuivent (mutuelle de santé, collège- lycée, formation agropastorale avec Mercy Ships œuvre de Jeunesse en Mission)… au point de donner le vertige au visiteur. On a parfois l’impression qu’ils veulent rattraper la période marxiste qui a longtemps bridé l’esprit d’initiative. Des défis à la mesure de la taille de l’œuvre attendent le conseil d’administration issu des églises protestantes et évangéliques fondatrices : comment concilier esprit de service et esprit d’entreprise, comment résister à la satellisation d’un service plus autonome que les autres, comment trouver des personnes ressources motivées dans le pays soumis à une course effrénée au niveau de vie. Au-delà, nous prions pour que la bonne gouvernance reflète réellement la motivation originale : la compassion pour les blessés rencontrés au bord du chemin.

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