Les défis de la bioéthique

 Dans Christ Seul, Connecter

Dans le cadre des Ateliers de la famille (formation thématique sur deux ans), un week-end ouvert à tous aura lieu au CeFoR Bienenberg les 8-9 avril prochains sur les questions très actuelles de bioéthique. Présentation et interview de l’orateur principal.

CHRIST SEUL : Contraception, procréation assistée, diagnostic prénatal, avortement, euthanasie, acharnement thérapeutique, suicide assisté… Qu’est-ce qui unit tous ces thèmes et pourquoi en faire aujourd’hui un domaine de réflexion pour les chrétiens et les Églises ?

Luc Olekhnovitch : Ce qui unit tous ces sujets, c’est qu’ils concernent la maîtrise de la vie humaine de la conception à la mort. Dans un monde où domine l’intérêt égoïste, les chrétiens doivent être des veilleurs attentifs au respect de la personne humaine et en particulier aux plus petits de nos frères humains. Les Églises ont aussi une responsabilité particulière comme témoins communautaires du Royaume. Comment accueillent-elles les personnes handicapées, soutiennent-elles leurs familles ?

CS : Pourquoi y a-t-il parmi les chrétiens et les Églises (protestantes, évangéliques, catholiques) des positions parfois si différentes en matière de bioéthique ?

L.O. : Il y a plus de convergences qu’on ne le croit. J’ai participé au groupe de travail de la Fédération Protestante de France qui a produit un texte sur la révision des lois de bioéthique. Dans ce groupe, qui réunissait médecins et théologiens, évangéliques, réformés et luthériens, nous avons été surpris de trouver aussi vite un consensus. Nous étions d’accord par exemple, pour dénoncer l’élimination eugénique des enfants trisomiques. Bien sûr, il y a des divergences bioéthiques entre protestants, sur l’euthanasie par exemple. La ligne de fracture me semble passer entre ceux qui placent en tête l’autonomie de l’individu et ceux qui privilégient l’obéissance à la Loi de Dieu. Bien sûr, la Loi se résume à l’amour, mais l’amour ne fait pas de mal au prochain ! Les évangéliques sont, en général, plus proches des catholiques sur les questions bioéthiques, sauf sur la contraception et l’assistance médicale à la procréation que l’Église catholique interdit à cause de sa doctrine de la loi naturelle.

CS : Sommes-nous vraiment tous concernés par ces questions ?

L.O. : Il faut avouer que la bioéthique est un problème de riches ! Il y a un vrai problème d’équité par rapport aux moyens alloués pour lutter contre des maladies dans les pays pauvres. Avoir le choix est le luxe des riches, les pauvres eux subissent. Mais ce « choix » crée un inconfort moral. Le diagnostic prénatal suscite l’angoisse, la société met les parents sous pression : « Pensez à ce que votre enfant handicapé va coûter à la société si vous le gardez. » Je crois que si les plus grands crimes du XX e siècle ont été commis au nom d’utopies, les plus grands crimes du XXI e sont commis au nom du réalisme économique.

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