Domestiquer les médias électroniques

 Dans Christ Seul, Stimuler

Entre fuite ou capitulation devant l’invasion des médias électroniques et leur impact dans les familles, plaidoyer pour apprendre à les domestiquer. Réflexions et témoignage.

Tandis que la frontière entre les trois catégories traditionnelles de médias électroniques – télévision, ordinateur et téléphone – s’estompe de plus en plus, leur influence sur les relations familiales ne cesse de croître. La communication entre parents et enfants se complique singulièrement, car souvent les premiers se trouvent « largués » par leur progéniture « techno-geek » et « media-savvy » bien plus experte qu’eux-mêmes. L’évolution du paysage technologique est d’ailleurs si rapide que bien des parents ont renoncé à seulement tenter de rester à jour.
La disponibilité d’Internet et la présence dans des réseaux sociaux chronophages, souvent addictifs et multiples, sont presque devenues un droit humain ! Un individu qui n’existe pas virtuellement dans le cyber-espace a l’impression aujourd’hui de ne pas exister du tout.
Les médias électroniques affectent jusqu’à notre perception de ce qui est normal et naturel comme mode de communication. La transformation des habitudes est souvent insidieuse, mais lorsque la maman recourt au SMS ou au tweet pour inviter ses enfants ou son mari à table, moyen ultime pour les atteindre au cœur de leur bulle technologique, il faut instaurer un temps-mort médiatique !

DES MÉDIAS SAUVAGES

Faut-il paniquer devant l’invasion des médias au sein des familles ? Faut-il capituler ou simplement se retirer comme nos frères et sœurs amish ? La fuite me paraît illusoire ; la capitulation pourrait être fatale. Une réaction plus mature serait de réapprendre à « domestiquer » les médias électroniques. Dans le terme domestiquer, il y a l’idée d’adapter à l’usage domestique, mais aussi celle de soumettre, de dominer. Car il faut bien admettre que sans recul critique, ces médias restent sauvages ; ils nous dépouillent de temps d’échange et de dialogue précieux, nous asservissent, plutôt que de nous servir. L’échange social n’est pas complètement aboli, il est plutôt déplacé : des échanges virtuels par écran interposé dans lesquels l’espace et le temps sont abolis, se substituent progressivement au face-à-face authentique et direct avec nos parents, nos frères et sœurs.
Dans ce sens, il nous faut imaginer pour nos familles des moyens par lesquels les médias nous rapprochent plutôt que de nous éloigner. Le comble de l’aberration serait de payer des abonnements de communication de plus en plus performants pour les smartphones de nos enfants qui les isoleraient de plus en plus de leur famille.

EN PARLER, REPARLER, REPARLER ENCORE…

Parler de l’usage et de l’influence des médias au sein de la famille et pas juste une fois, mais régulièrement, de manière dépassionnée, c’est déjà une manière de se rapprocher. On peut convenir ensemble de règles qui seront différentes selon les familles, les circonstances, l’âge des enfants. Il faut parler des risques, des dérives, des limites. Un échange ouvert favorisera la confiance ; mais avec des enfants, un contrôle social raisonnable reste de mise. En même temps, il est important de s’informer (les parents) et d’informer (les enfants) de manière constructive, afin de « domestiquer » finalement cette technologie.
Il me semble que par rapport aux médias électroniques, la recommandation de l’apôtre Paul conserve toute sa fraîcheur et tout notre effort éducatif doit tendre à intégrer ce conseil dans nos vies : « Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile ; tout m’est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit » (1 Co 6.12).
« IL NOUS FAUT EXERCER NOTRE VIGILANCE, SANS INTERDIRE TOTALEMENT » – TÉMOIGNAGE
Les nouvelles technologies représentent un apport bénéfique pour la communication, une formidable avancée pour la connaissance. Elles permettent et facilitent les échanges. Toutefois et malgré l’attractivité qu’elles occasionnent, il nous faut rester vigilants et savoir les utiliser à bon escient.
Notre fils âgé de 15 ans est, comme les ados de sa génération, très intéressé par tous les supports informatiques. Nous nous sommes rendu compte que ces apports peuvent facilement amener un jeune à se retrouver pris dans un besoin grandissant de jour en jour.
L’intérêt peut vite se transformer en passion puis conduire à la dépendance si les parents n’exercent pas ici toute leur vigilance. En effet, écouter de la musique tout en « chattant » sur MSN ou sur Facebook, puis jouer en ligne avec ou contre des personnes « virtuelles », créer sa musique, effectuer une recherche sur le net, puis passer à un jeu vidéo en réseau avec quelques amis, auront vite fait de placer un adolescent dans une conduite addictive.
Sans toutefois interdire totalement, il nous faut exercer notre vigilance et lui rappeler régulièrement qu’il s’agit là d’outils complémentaires qui doivent demeurer des distractions et ne doivent en aucun cas favoriser un repli sur soi et engendrer un isolement.
Catherine et Paul R.

 

INTERNET : L’AMPLEUR DU PHÉNOMÈNE
La France comptait 38,23 millions d’internautes en février 2011, soit une hausse de 8 % par rapport à février 2010. Cela représente 71,3 % des Français de 11 ans et plus. 92 % des internautes français surfent tous les jours sur Internet. Ils arrivent en tête du classement parmi 46 pays sur cinq continents. 60 % des internautes français se connectent tous les jours pour accéder à leur messagerie, 12 % des internautes français surfent tous les jours sur des sites d’e-commerce. Plus de 26 % des internautes ont moins de 25 ans ; 26,7 % ont 50 ans et plus.
LE JOURNAL DU NET

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