Impressions du Congrès Mennonite Européen: un peu du contenu

 Dans Blog, CME 2012

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Le menu proposé pendant le CME est varié. Des prédications en plénières aux ateliers en passant par les excursions, il y a de quoi goûter et être nourri. A cela s’ajoute des cerises sur le gâteau comme le sentier anabaptiste, les stands, une exposition artistique, une action humanitaire en faveur des Roms, le programme pour les jeunes et les enfants… Je partage quelques bouchées particulièrement savoureuses !

Vendredi matin, Anne-Cathy Graber a apporté une étude biblique sur la femme samaritaine (Jn 4) et la manière dont Jésus a franchi les barrières pour la rencontrer. J’ai particulièrement apprécié deux aspects : l’appel à une radicalité dans la rencontre, même avec ceux qui nous paraissent impurs et qui nous font peur ; le fondement de cette ouverture et du questionnement sur la vérité de toute existence, à savoir Jésus-Christ. Au vu de la diversité théologique et éthique du public présent au CME, j’ai trouvé qu’Anne-Cathy apportait une parole particulièrement adaptée aux uns et aux autres…

Vendredi après-midi dans un atelier dans lequel une pièce de théâtre était jouée sur le thème « Ne nous conduis pas dans la tentation, mais délivre-nous de la bourse » (avec un jeu de mot allemand intraduisible entre « mal » (Böse) et « bourse » (Börse), la discussion qui a suivi portait sur le sentiment d’impuissance que l’on éprouve face à des systèmes économiques et financiers injustes. Face au danger de la résignation, certains participants ont rappelé la force que représente une minorité active, la nécessité de commencer à agir personnellement dans ses choix de consommation, et finalement, le fait que le sentiment d’impuissance peut être utilisé par les pouvoirs en place pour justifier le statu quo.

Lors de la veillée « au coin du feu » vendredi soir, Danisa Ndlovu, président de la Conférence Mennonite Mondiale, a été interviewé. A partir de la manière de saluer dans sa langue et en fonction du sens des mots utilisés, Danisa a donné une petite catéchèse sur la manière d’être en relation les uns avec les autres : d’abord, il a souligné que l’important dans la vie et aussi dans le travail pour l’Eglise, ce sont les relations plus que les projets ; ensuite, pour être en relation, il faut voir l’autre, se focaliser vraiment sur lui ou elle ; puis il s’agit d’écouter plutôt que de parler ; puis, quand on parle, il s’agit de dire ce qui fait que l’on est qui l’on est, bref, parler à partir du coeur et avec coeur. En écoutant Danisa, il m’a semblé que nous, Européens portés aux projets, à l’efficacité et à la rentabilité, recevions d’un frère africain un petit cours sur les relations et sur ce qui importe vraiment dans la vie. Une manière aussi de rappeler que pour « tendre les mains au-delà des frontières », la manière et le coeur importent.

A la fin de la veillée, Herman Bontrager des USA a raconté l’histoire des amish de Nickel Mines : l’assaut contre une école amish ayant conduit à la mort de cinq filles et aux blessures graves pour d’autres. Et comment la communauté amish a accordé, en paroles et en actes, le pardon à la famille du meurtrier. Pour ma part, la suite de l’histoire était nouvelle : la mère du meurtrier a été invitée par les parents d’une des fillettes gravement blessée et handicapée à vie à venir une fois par semaine s’en occuper. Herman a raconté cela comme une manière pour cette mère de soigner sa propre blessure devant les actes commis par son fils. Bouleversant message de pardon et de guérison, par-delà les frontières.

Michel Sommer

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