La théologie de la prospérité dénoncée par le CNEF
Le Conseil national des évangéliques de France a adopté le 22 mai 2012 un texte de 26 pages sur la théologie de la prospérité. Cela à l’unanimté des délégués des unions d’Eglises et des oeuvres réunis en Assemblée plénière.
Le texte analyse ce courant à partir d’auteurs nord-américains (comme Kenneth Hagin, Kenneth et Gloria Copeland, Joël Osteen, Joyce Meyer…) et définit ce que l’on entend par théologie de la prospérité, à savoir la richesse matérielle qui serait promise au croyant au même titre que le pardon des péchés et la santé.
Ensuite, le texte du CNEF propose une évaluation de la théologie de la prospérité : elle focalise tout sur le « déjà » de l’accomplissement en Christ en négligeant le « pas encore » ; elle exalte l’être humain et son autorité spirituelle ; elle spiritualise le péché de manière excessive tout en minimisant la réalité du péché dans la vie du croyant ; elle développe une conception erronée de la foi vue comme une puissance créatrice par la parole du croyant, parole qui devient magique et donc païenne, etc.
Commentaire : ce texte est très utile pour prendre conscience de certains aspects de la théologie de la prospérité qui risquent de manière insidieuse de s’inflltrer dans les Eglises évangéliques… En ce sens, on pourrait souhaiter que le texte nomme d’éventuels relais de cette théologie dans le monde francophone… Par ailleurs, si la critique est globalement bien menée, on pourrait ajouter d’autres éléments positifs d’une saine conception de l’oeuvre du Christ, du salut, de la foi, de la suivance du Christ, des récompenses, inspirés par la tradition anabaptiste. Enfin, l’influence de la société du consumérisme pourrait être davantage développée, ainsi qu’un mode de pensée de type constantinien qui fonctionne comme arrière-plan de la théologie de la prospérité.
Une idée : étudier ce texte dans le cadre d’une soirée dite « d’études bibliques », en groupes de maison, en groupes de réflexion, au sein d’une équipe de responsables, etc.
