L’édito : APRES LA MANIF

 Dans Christ Seul, Edito

Qui de vous lecteurs et lectrices de CHRIST SEUL a participé à « La Manif Pour Tous » du 13 janvier ? Il serait intéressant d’avoir une idée de la participation de personnes des Eglises mennonites, pour « prendre la température ». Je lance donc un appel : signalez-nous votre participation (michel. sommer@wanadoo.fr) ! Le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) avait appelé ses Eglises et oeuvres membres à participer à cette manifestation (p. 20) ; la raison donnée était que les arguments contre le projet de loi « Le mariage pour tous » présentés à diverses autorités et personnalités politiques par des représentants du CNEF « étaient tenus pour peu de chose » et que ces représentants s’étaient « entendu dire […] que leur point de vue était dépassé et minoritaire. Le seul moyen de démontrer qu’il n’en est rien est de défiler avec tous ceux qui […] refusent ce projet de loi. »[c]MANIFESTER OU PAS ?[/c]Dans nos assemblées, nous n’avons guère l’habitude de signaler des manifestations, encore moins d’encourager à y participer. On peut le comprendre : quelles manifestations signaler et lesquelles pas ? En fonction de quels critères ? Et puis, encourager à participer dépasse-t-il le mandat des responsables d’Eglises, locaux ou au niveau de l’union d’Eglises ? Enfin, la participation de chrétiens à un attelage assez hétéroclite de divers groupes et idéologies défilant sous un même drapeau estelle souhaitable ?D’un autre côté, manifester, c’est afficher publiquement comme citoyens des valeurs auxquelles nous sommes attachés en tant que chrétiens. La foi chrétienne porte en elle une dimension publique, missionnaire, politique : les premiers chrétiens ont confessé, parfois sur les places publiques, « Jésus est Seigneur ! » Ce qui voulait dire : « César n’est pas Seigneur ! » Je n’ai pas manifesté le 13 janvier, même si j’ai participé à d’autres manifestations dans le passé, sur d’autres sujets. J’ai apprécié la double opposition des organisateurs au projet de loi et à l’homophobie. J’ai moins apprécié certaines paroles et certaines participations. Je partage trois pensées en trois phrases. 1. Accordons de la place à une légitime diversité de manières de communiquer publiquement (confrontation ou dialogue par exemple). 2. Acceptons une légitime diversité d’avis quant à la participation ou pas à telle « manif », en veillant à l’unité du « corps politique » de l’Eglise avant tout. 3. Majoritaires ou minoritaires, ce n’est pas décisif ; ce qui l’est, c’est d’incarner le mieux possible ce que nous croyons bon.

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