Mission de coordination après le typhon Haiyan aux Philippines (1)

 Dans Blog, Philippines

Salomé Haldemann, de l’Eglise mennonite de Strasbourg, est arrivée aux Philippines peu après le typhon, envoyée avec le soutien du Comité de Mission Mennonite Français. Elle travaille pour PeaceBuilders Community, une mission cherchant à agir dans le domaine de la paix et de la justice.

Deux jours après son arrivée, elle est envoyée pour participer au travail de coordination de l’entraide en faveur des victimes du typhon. Elle transmettra pendant les prochains jours ses observations de terrain. Premier récit.

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Le typhon Haiyan (Yolanda aux Philippines) a durement frappé toute la partie nord de l’île de Leyte. Vous avez sûrement tous vu des images de Tacloban, la capitale de la province, dévastée par le typhon. Ormoc est la deuxième plus grande ville de Leyte après Tacloban, c’est une ville portuaire qui a été aux premières loges de l’aide internationale (quand Tacloban était inatteignable).

 PeaceBuilders Community, la mission pour laquelle je travaille depuis deux jours, a pour rôle de coordonner les efforts des Eglises, des associations et des ONGs qui travaillent pour PEDRN (Philippine Evangelical Disaster Response Network), le réseau de secours qui vient du Philippine Council of Evangelical Churches, le « CNEF » local). Nous arrivons à Ormoc le 29 novembre, trois semaines très exactement après le typhon.

On voit encore bien les dégâts du typhon, mais Ormoc se remet plutôt bien : une partie de la ville a retrouvé l’électricité, il y a des murmures d’accès Internet çà et là ; dans la petite chambre que l’hôtel met à notre disposition, on entend toute la journée des bruits de construction…

 

Secours psycho-social

Samedi à l’aube [30 novembre], nous sommes partis au Punta Barangay Hall accueillir  un groupe de 10 étudiants en théologie du Asian Theology Seminary (ATS) qui veulent participer à la reconstruction. Le Barangay Hall est une salle que le capitaine du barangay avait prêté à PeaceBuilders Community pour qu’ils en fassent leur quartier général. Les étudiants d’ATS logent et vivent à 10 dans cette salle qui fait 15m2, avec toilettes à l’extérieur. Parmi eux, Alain (nommé ainsi d’après Alain Delon, dont son père est fan) se spécialise en accompagnement. Il est venu pour prodiguer aux survivants des  » premiers secours psychologiques « . Le secours psycho-social est la première mission des étudiants d’ATS : ils visent d’abord d’accompagner les pasteurs, pour les équiper ensuite à accompagner leurs membres. Ainsi, les pasteurs peuvent continuer le travail sur place après le départ des ONG. Après la catastrophe, de très nombreuses personnes sont sous le choc ou traumatisées, et un premier suivi est là pour leur permettre de rebondir, de passer du statut de victimes à celui de survivants.

 

Mot-clé : coordination

Mais il n’y a pas d’intérêt à faire de l’accompagnement sauvage ou à offrir un suivi à des groupes qui en ont déjà eu ; nous allons donc chez le capitaine du barangay pour profiter de ses lumières. Un barangay est un groupe de 300 familles environ. Avant la colonisation espagnole et la création d’un gouvernement central, les barangay étaient la seule organisation politique. Le système est resté, et les villes sont divisées en barangay, eux-même divisés en purok (unité de 50 familles).

Le capitaine dirige les étudiants d’ATS vers les familles et les Eglises qui ont été le plus durement touchées. Il en profite pour leur demander de former aussi les présidents des puroks aux premiers secours psychologiques, et les informe de l’arrivée d’une équipe médicale envoyée par une mission musulmane : les deux équipes pourront soigner ensemble les survivants corps et esprit. Première petite victoire de la coordination !

Salomé Haldemann

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