JUSTE AVANT LA GUERRE DE 14-18

 Dans Christ Seul, Stimuler

En marge des commémorations qui marqueront le déclenchement de la Première Guerre mondiale, saut d’un siècle dans le passé pour redécouvrir des articles de CHRIST SEUL écrits dans cette époque troublée(1). L’occasion de nous demander si nous sommes capables d’apprendre de notre Histoire…

PAIX OU GUERRE ?

« L’Europe est en ce moment la proie d’une crise de folie guerrière ; les peuples s’arment furieusement, de tous côtés, on se prépare au choc monstrueux. Les gouvernements qu’un aveuglement orgueilleux empêche de discerner le bien du mal, entretiennent des haines absurdes entre les nations, énervent et abrutissent les hommes pour leur donner le courage de s’entretuer ! On va jusqu’à leur dire que la guerre est une nécessité sociale et que les grandes batailles marquent les étapes du progrès ! Des voix isolées s’élèvent ici et là, pour protester. La grande masse semble indifférente, elle ne l’est pas pourtant, mais on lui a tellement martelé le cerveau et pétri leur [sic] entendement à coup de théories ineptes et criminelles qu’elle ne sait plus affirmer sa volonté de paix. La hideuse chasse à l’homme s’ouvrira-t-elle bientôt ? Verrons-nous des amis, des frères selon l’Esprit, des frères selon la chair s’épier et se fusiller sans merci ? Des hommes qui ont pour mission d’annoncer un évangile de paix devront-ils diriger ces boucheries ? Le calme renaîtra-t-il, mais dans le sang, les larmes et la souffrance ? Peut-être… Mais, s’il en était ainsi, il faudrait désespérer de l’humanité. Ô Dieu, ouvre leurs yeux afin qu’ils voient la croix, et leurs oreilles afin qu’ils entendent les mots de paix et d’amour ! Parle Seigneur et que tes serviteurs écoutent. »
Par Pierre Kennel, CHRIST SEUL, septembre 1911 

PAX NOBISCUM(2)

« La conférence des Églises Chrétiennes pour la paix, qui devait se réunir cette année à Berne, a été ajournée. Nous avions envoyé au comité notre adhésion totale, un délégué devait y représenter les Églises Évangéliques Mennonites françaises, qui dès leur constitution, ont mis la fraternité des peuples dans leur programme : nous regrettons que beaucoup, parmi les Églises chrétiennes, n’aient pas donné la réponse favorable qu’on était en droit d’attendre d’elles ; nous déplorons que la vague de chauvinisme qui passe déferle jusque sur les têtes des conducteurs spirituels, qu’ils soient français ou allemands. Pourquoi des hommes, des pasteurs, qui prétendent détester et haïr la guerre, mettent-ils tant de réticence dans leurs écrits et leurs discours en faveur de son abolition ? Pourquoi insistent-ils sur les nationalités, les patries, comme si la patrie céleste n’était pas le grand but et le seul horizon du disciple de Jésus-Christ ? Pourquoi raviver de vieilles querelles et exciter les jeunes générations à propos des victoires, que ce soit Austerlitz ou Sedan(3). Il faut chercher les réponses dans le dualisme effrayant qui étreint l’âme humaine : je ne fais pas le bien que je voudrais faire disait l’apôtre Paul. Les chrétiens du 20e siècle, sont la proie des même luttes, des mêmes défaites… Ô Christ, que ta paix soit avec nous. »
Auteur inconnu, CHRIST SEUL, juillet 1914(4)
Notes
1. Merci à Ernest Hege qui nous a aidés à retrouver ces archives.
2. “La paix soit avec nous”.
3. Respectivement le 2 décembre 1805 et le 1er septembre 1870, “victoire” de la France pour l’une, de l’Allemagne pour l’autre.
4. L’Allemagne déclara la guerre à la France le 3 août 1914 et la France à l’Autriche-Hongrie le 11, provoquant une escalade inéluctable du fait des alliances militaires entre états.

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