Actes des Apôtres : discernement et projets communautaires

 Dans Christ Seul, Stimuler

L’Évangile se répand au-delà de Jérusalem, de la Judée et de la Samarie. De nouvelles communautés voient le jour, composées de plus en plus de non-Juifs. Comment s’organisent-elles ? Comment prennent-elles les décisions ? Gros plan sur Actes 13.1-3 et 14.21-28.

 

Diversité d’origines

L’Église titre en Syrie est née après la persécution des chrétiens de Jérusalem qui ont fui vers divers lieux. Elle est d’abord exclusivement composée de Juifs. Puis des croyants venus de Chypre et de Cyrène commencent à annoncer l’Évangile aux païens. Nombre d’entre eux se convertissent et se joignent à la jeune communauté (Ac 11.19-21).
Au début du chapitre 13, cinq responsables sont cités. La plupart ne sont pas originaires de la ville : Siméon et Lucius viennent d’Afrique, Barnabas de Chypre, Paul d’Asie Mineure. Ils reflètent la diversité ethnique et culturelle de la ville d’Antioche, et du monde romain en général.
Certains étaient peut-être à l’origine de la communauté. D’autres, comme Paul et Barnabas, sont arrivés plus tard pour renforcer l’équipe (Ac 11.22-26).
Ils apportent leur expérience et leurs compétences. Lors d’un projet d’implantation d’église, la présence de frères et sœurs venus d’ailleurs pour épauler les chrétiens déjà présents est souvent nécessaire et bénéfique.

Une église à l’écoute

Ces responsables sont appelés prophètes et enseignants sans que l’on sache s’ils exerçaient les deux ministères ou un des deux, ni s’il y a une réelle différence entre les deux appellations. Ces ministères sont cités sans que cela en exclue d’autres. Peut-être montrent-ils l’importance attachée à l’enseignement pour affermir les jeunes églises.
Alors que ces responsables vivent un temps de jeûne et prière, le Saint-Esprit leur demande de mettre à part deux d’entre eux pour le service, Paul et Barnabas. Nous ne savons pas comment cela s’est passé exactement : un des frères a-t-il reçu la parole, tous l’ont-ils reçue en même temps ? Les responsables étaient-ils seuls ou l’Église entière était-elle présente ? Le texte ne donne pas plus de précisions à ce sujet. Ce que nous pouvons relever est que ces responsables étaient dans un temps de prière, d’adoration, c’est-à-dire qu’ils étaient disponibles, à l’écoute de Dieu.

Discerner la volonté de Dieu

D’autre part Paul et Barnabas ne décident pas de partir de leur propre initiative, ni sur un appel personnel. L’appel est adressé à la communauté. Il y a des cas où une personne peut recevoir un appel du Seigneur individuellement. L’idéal est alors que l’Église puisse le confirmer. Le discernement communautaire pour l’engagement dans le service permet à l’assemblée d’être pleinement solidaire de la personne envoyée, de la soutenir par la prière. Il y a une forme de redevabilité mutuelle.
La réponse à cet appel est l’obéissance : sans discussion, les responsables prient et imposent les mains à Paul et Barnabas et les laissent partir. Les deux hommes, accompagnés de Jean-Marc pour un temps, entreprennent un voyage missionnaire qui va durer environ deux ans.
Au cours de leur voyage, Paul et Barnabas vont annoncer l’Évangile dans diverses villes et, comme à Antioche, les païens sont nombreux à se convertir. Ils vont rencontrer des difficultés et une opposition parfois violente mais des communautés naissent dans ces divers lieux.

S’organiser sous la direction du Saint-esprit

Lorsqu’ils ont prêché l’Évangile dans une ville et qu’un groupe de croyants se constitue, Paul et Barnabas ne les laissent pas se débrouiller. Sur le chemin du retour, ils prennent le temps de visiter les jeunes Églises afin de les encourager, de les affermir. Ils y restent un moment pour les enseigner et font nommer des anciens (14.21-23). D’après le terme grec utilisé, cette nomination s’est faite probablement par élection à main levée, tout en étant accompagnée d’un temps de jeûne et prière. Leur volonté est de créer des communautés de disciples prêts à suivre le Christ même au prix de persécutions.
A leur retour à Antioche, redevables envers ceux qui les ont envoyés, Paul et Barnabas racontent ce qu’ils ont vécu, ils partagent leurs expériences, ce qui encourage l’Église.

Actualiser et appliquer

En lisant ces textes des Actes, il est intéressant de relever quelques principes mis en pratique par les communautés naissantes et qui peuvent nous inspirer.
A plusieurs reprises, il est question du jeûne et de la prière, qui ont une place importante dans la vie de ces communautés. Quelle est la part des temps de prière dans nos assemblées en comparaison avec les temps de discussions « organisationnelles » ?
Lors de nos diverses rencontres d’Église, laissons-nous la place à l’écoute du Seigneur, qui peut prendre différentes formes ? Laissons-nous le Saint-Esprit bousculer nos schémas, nos structures, nos décisions ? Ou notre cadre est-il si rigide que nous avons de la peine à nous en extraire ?
Comment les décisions sont-elles prises ? N’y a-t-il qu’un moyen, comme le vote à la majorité ? Ou d’autres façons de faire sont-elles utilisées ?
Quelle est la place du discernement communautaire pour l’engagement au service d’un membre de l’Église ? Est-il réservé au service dans l’assemblée ou est-il aussi utilisé pour l’envoi en mission ?
Comment accompagnons-nous celui ou celle qui reçoit un appel du Seigneur ?
Le discernement communautaire, l’accent sur la prière et le jeûne, le souci missionnaire de créer des communautés de disciples caractérisent l’Église naissante. Qu’en est-il aujourd’hui ? Quels principes peuvent nous inspirer et nous stimuler dans les projets d’implantation d’Églises ?

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